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Après la guerre, la paix nouvelle reste précaire et menacée...
 
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 [Defi] Sous chaque homme un monstre [Intervention souhaitée]

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Neil Riley
Poufsouffle, 5 ème Année
Poufsouffle, 5 ème Année
Neil Riley


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MessageSujet: [Defi] Sous chaque homme un monstre [Intervention souhaitée]   [Defi] Sous chaque homme un monstre [Intervention souhaitée] Icon_minitimeMar 12 Juil - 18:00:56

Il connaissait pourtant le chemin par cœur. Après la cuisine, il avait tourné à gauche, comme d’habitude, et, depuis, il avançait dans un couloir de plus en plus sombre. Les sous-sols avaient changé. Il était à Poudlard et rien, pourtant, ne lui rappelait le château. Parfois, le plafond s’abaissait. Il rampait, tournait, tombait sur des impasses dès qu’il essayait de revenir sur ses pas. Chaque entrée se refermait derrière lui. Il était condamné à avancer, mais pour aller où ? L’angoisse glissait vers lui. Il avait le sentiment très net de s’éloigner de tout. Il ne comprenait pas comment il avait pu se perdre. Pourquoi n’avait-il pas reculé plus tôt ? Le souvenir de ce qui l’avait conduit ici demeurait trouble. Lorsqu’il songeait à la salle commune, le refuge promis au bout de ce long et sinueux chemin, il se rendait compte qu’il n’arrivait pas à la situer avec exactitude. Le château s’était mélangé, semblait-il. Sa chambre était quelque part dans ce souterrain, mais tous ses repères avaient disparu.
Plus il avançait, plus le décor devenait sinistre. Ses tennis s’enfonçaient dans une eau visqueuse à présent, et, comme le liquide gagnait en profondeur, il dût longer les murs, marcher sur un bord de pierre à moitié érodé. Quelques ombres passaient de temps à autre dans le canal, des monstres aquatiques longs de plusieurs mètres qui ne se montraient jamais. Au fond du tunnel, il entendait les gémissements de plusieurs bêtes. Fallait-il continuer ? Oui, sans hésiter. Le danger que percevait son ouïe avait un il ne savait quoi d’insaisissable, comme si les cris déchiraient davantage son esprit que la réalité. Puis, à travers une cavité du mur, quelque chose lui empoigna le bras. « Aide-moi ! Epargne-moi, par pitié ! », murmura une voix sourde derrière la roche. Le cœur battant, Neil essaya de se dégager. Mais, comble de l’horreur, ce qu’il avait pris pour une tentacule était une main humaine, ou, plutôt, un bout de chair sanglante. Le choc le fit basculer, il perdit l’équilibre et tomba dans une eau compacte, lourde comme la boue.

Le garçon tresstauta brusquement dans son lit blanc. Ses mains s’agitèrent au-dessus de sa tête comme s’il cherchait à brasser de l’air. Il n’arrivait plus à respirer. Madame Pomfresh essaya de l’apaiser sans grand succès. Tout le personnel était en état d’alerte lorsque, enfin, le Poufsouffle prit une profonde inspiration. Son pouls se stabilisa, sa vie n’était plus menacée… pour l’instant.

Alors que sa main disparaissait de la surface de la tourbe, un bout de bois s’appuya contre sa paume, il l’attrapa et on le tira jusqu’à ce qu’il retrouve pied. Heureusement, le canal n’était pas très étendu et le couloir se poursuivait un peu plus loin sur la terre ferme.
Il se redressa. Une matière noire et gluante dégoulinait le long de ses vêtements.
- Eh bien, quelle idée de piquer une tête là dedans mon gars ! s’exclama son sauveur, un drôle de chevalier en armure rouge foncée. Tu l’as échappée belle, vraiment, regarde un peu derrière toi.
Neil se retourna et…

Un hurlement terrifié s’échappa de sa gorge. Il bondit hors du lit, et tout le monde le crut enfin réveillé par son cauchemar avant qu’il ne s’effondre, la seconde suivante, sur le parquet. Il se recroquevilla sur lui-même et se rendormit profondément.

Une ombre de plus en plus grande remontait à la surface du canal. Une crête verdâtre apparut, puis un dos écailleux, et, enfin, la tête d’une sorte de dragon aquatique émergea à moins de deux mètres de lui. Ses yeux étaient complètement blancs, aussi éclatants que ses crocs immenses. La bête aurait pu l’avaler en une bouchée. Et il ne l’avait pas senti alors qu’elle se dirigeait vers lui. Si le chevalier ne lui avait pas signalé sa présence, il ne l’aurait sans doute jamais remarquée et, alors, il aurait été trop tard pour lui échapper. Il ne comprenait pas comment il avait pu ignorer une créature aussi monstrueuse. Néanmoins, il n’avait pas un instant à perdre, il se précipita sur la berge tandis que l’homme s’en allait, pique en avant, défier le démon des eaux. Le malheureux paladin ne fit pas long feu. Son cri de guerre s’étouffa sans gloire dans le gosier du dragon, sous le regard horrifié de Neil. Mais il était sauf, c’était le principal. Malgré son malaise, il ne se sentait pas véritablement affecté par le trépas de son sauveur. Il lui semblait que les choses devaient se dérouler de cette manière, et que l’être n’était pas vraiment humain lui-même.
Il poursuivit sa route sans se retourner, avec, pendant quelques mètres, l’impression désagréable d’être suivi par le monstre. Etait-il capable d’avancer sur le sol ? Il n’arrivait plus à visualiser sa forme exacte mais, à défaut d’avoir des pattes, il avait un corps sinueux et les serpents pouvaient ramper… Il accéléra le pas jusqu’au prochain tournant.

Neil avançait depuis un long moment lorsqu’il déboucha dans une allée entourée de cachots. Les cellules se gonflaient de murmures et s’ouvraient sur des barreaux. Il n’avait jamais vu ça à Poudlard. Des doigts couverts de pustules mauves qui appartenaient à une espèce d’elfes maudits – à première vu, il pariait sur des orcs – s’accrochaient aux fenêtres grillagées. Et tous lui crachaient des mots qu’il ne comprenait pas :
- Donne-nous la clé !
- Ils te cherchent hihi
- Pourquoi n’es-tu pas resté avec nous ?
- Qui crois-tu tromper ? Ils te reconnaîtront !
Dans une cellule ouverte se tenait son double. Il s’approcha, mais l’image disparut lorsqu’il entra. A la place, il ne trouva que des ossements noircis, et un miroir brisé qui lui montra le visage d’une créature décomposée, les yeux rouges, la peau violacée, les oreilles longues et tombantes. En baissant les yeux, il vit des mains semblables à celles qui serraient les barreaux rouillées. Impossible, il ne pouvait pas être cette horreur. Des rires moqueurs retentissaient dans sa tête. Oui, il se souvenait… On l’avait jeté dans ce cachot. Il ne savait plus pourquoi, mais on l’avait enfermé, torturé, pour le punir d’être… d’être… Oh qu’avait-il fait… Ce n’était pas lui. Ce n’était pas son visage. Il n’était pas coupable. Il n’était pas coupable. Il… il avait tellement de sang sous ses ongles…

- Ce n’est pas moi… ce n’est pas moi…
, répéta-t-il en se griffant les joues comme pour s’arracher la peau du visage.
Un infirmier lui lia les poignets mais l’agitation du jeune homme atteignait des sommets impossibles à apaiser. Il se convulsa bientôt de tout son corps. Quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux et, soudain, sa révolte intérieure se mua en désespoir.

- Je suis désolé… je ne voulais pas…
, geignit-il les lèvres tremblantes.
Mais le calme ne revenait pas, au contraire. Sa peau était de plus en plus moite. Sa respiration s’accéléra et devint suffocante. Une angoisse terrifiante lui comprimait la gorge. Il touchait le fond.


Une main, humaine cette fois, se referma sur sa cheville. Un garçon de son âge gisait à terre. Sa bouche était un trou béant, noir, sans dents et l’un de ses yeux n’était plus qu’un globe énorme de chair, une boule aussi révulsante qu’un kyste cancéreux.
- Tu ne te souviens pas Neil ? Tu ne sais plus pourquoi tu es ici ? J’ai failli mourir à cause de toi ! Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça alors que TU m’as mis dans cet état ?

- Lance ? C’est… c’est toi ?

Le moribond qui se trainait à ses pieds n’avait pas du tout le physique de Lance. Pourtant, Neil ne doutait pas d’être confronté au Serpentard qu’il avait failli tuer un an plus tôt. Ce mollusque avait été robuste autrefois. C’était un garçon détestable, le genre de sang pur qui n’a jamais douté de sa supériorité et qui s’affirme par les coups dès qu’il le peut. Enfin… Dire qu’il donnait des coups était une façon de parler. Lance était bien trop noble pour s’abaisser à ces méthodes barbares de moldus. Il ne faisait rien sans sa baguette. Depuis qu’on lui avait appris à maîtriser la magie, sa vie entière était gouvernée par sa chère baguette. On allait jusqu’à dire qu’il s’habillait le matin à l’aide de sorts. Et, conséquence de cette pratique intensivement ridicule, le vert et argent était l’un des élèves les plus doués de sa classe. Devant lui, les étudiants faisaient profil bas. Tous le savaient cruel et impitoyable, alors, ceux qui ne faisaient pas parti de son cercle de fidèles le fuyaient. Puis, Voldemort avait pris le pouvoir. Trop ambitieux, sans doute, Lance se voyait déjà dans les plus hauts étages du nouveau gouvernement à la sortie de l’école. Il avait offert ses services aux Carrow avec une dévotion qui frôlait le fanatisme. Il avait eu ses heures de gloire. Les élèves ne baissaient plus seulement les yeux en le croisant, ils tremblaient, surtout les nés-moldus. Mais Lance se contentait, au début, d’envoyer les « délinquants » chez ses enseignants préférés. Il avait gardé sa place les premiers mois, jusqu’à ce que le quotidien de Poudlard devienne de plus en plus violent. Alors, comme ses comparses, il avait oublié la prudence et laissé éclater ses pulsions les plus sombres. Neil l’avait vu passer à tabac les élèves les plus faibles, les moins purs, en se basant sur des prétextes de plus en plus idiots. Il avait dû ravaler sa rage chaque jour, parce que les bagarres éclataient devant la masse, à titre d’exemple disait-on. Celui qui se rebellait subissait le même traitement que celui qu’on torturait jusqu’au sang. Pour lutter, les élèves devaient se révolter tous ensemble et, évidemment, ce genre de mouvement n’arrivait jamais.
Cependant, Lance s’était laissé avoir par une trop grande confiance en lui. Il s’était mis à fanfaronner seul et avait agressé avec deux autres compagnons, un Gryffondor dans un couloir isolé. Le gamin n’avait pas encore treize ans et, lorsque Neil les avait surpris, ils s’amusaient à lui faire subir les pires humiliations qu’un gosse puisse vivre au collège. Couvert d’ecchymose, le sang-mêlé n’avait qu’un caleçon sur lui et Lance suggérait en riant d’y mettre le feu.
- In… in… et oh, je ne me souviens plus la suite
, chantonnait-il.
- Je dirais qu’ensuite il y a un C… puis un E… et un N… Incen…
, enchaîna une fille d’origine indienne sur le même ton… Sa copine, lui semblait-il.
Pendant ce temps, le petit pleurait piteusement.
- N… non, laissez-moi.

- Ohlala mais c’est qu’il tient à son petit trilili le chéri. Ne crois-tu pas ton corps assez souillé comme ça ? Faut-il que tu ailles te reproduire ailleurs… mais tu ne le mérites pas mon mignon
, souffla la fille.
- Allons Ravija, nous ne sommes pas si cruels, nous pouvons encore négocier. Il y a une tache sur ma chaussure et j’aurais bien besoin de quelqu’un pour la nettoyer.

Les deux autres Serpentard éclatèrent de rire, mais le Gryffondor ne bougea pas. Au cas ou il hésitait encore, Lance lui arracha un hurlement en jetant une flamme sur sa cuisse.
- Parce que tu crois que je ne vais pas le faire ? Rien ne me ferait plus plaisir au contraire. A quatre fils de chien !
, lui cracha-t-il.
Et, alors que le gamin s’agenouillait avec un regard sombre mais impuissant, Neil avait senti quelque chose éclater en lui, une brutalité assez monstrueuse pour aveugler ses yeux et éteindre ses pensées. Une bête avait jailli du fond de sa poitrine. Il avait avancé droit sur le groupe et les Serpentard l’avaient laissé venir d’un air amusé.
- Oh mais voyez cela, avait sifflé Lance, un brave Poufsouffle arrive à la rescousse, Riley le sang de…

Un direct s’était écrasé sur le nez du vert et argent dans un craquement sinistre. Ravija avait poussé un cri surpris avant de se transformer en véritable furie. Il avait sorti sa baguette, le troisième Serpentard avait suivi et il aurait probablement été mis au tapis si Adam n’était pas intervenu. Son demi frère dévia le maléfice de l’indienne de justesse. En ces temps troublés, il veillait toujours à ce qu’il ne disparaisse pas trop longtemps dans les coins les moins fréquentés du château. Les nés-moldus comme lui avaient de plus en plus tendance à disparaître sans raison ou à revenir dans un état à peine nommable. Paradoxalement, Neil avait souvent pensé après l’agression qu’il aurait mieux valu que le Serdaigle d’intervînt pas. Car, en chassant Ravija et l’autre garçon, il lui avait laissé quartier libre. Lance n’était pas préparé à recevoir une attaque physique. Sonné, il fit tomber sa baguette, reçu un coup à droite, un autre à gauche, qui lui déboita sans doute la mâchoire, puis, le poing de Neil s’était enfoncé entre ses côtés avant de remonter à une vitesse fulgurante sous le menton que le Serpentard avait baissé pour accuser l’impact précédent. Cet enchaînement s’était déroulé en quelques secondes. Lance était tombé après l’uppercut, inconscient. Mais lui donner une simple leçon ne suffisait plus. Il avait le goût du sang dans la bouche, la fureur dans les yeux, il l’aurait tué. En se jetant sur lui, Neil le frappa tant qu’il se réveilla, le supplia, la bouche en sang, littéralement. Lance perdit plusieurs dents, son visage était complètement tuméfié lorsque Adam le calma. Ils l’abandonnèrent là, défiguré. Mais le pire dans tout ça, c’était que le Serpentard avait perdu l’usage définitif d’un œil et qu’il voyait à peine de l’autre. Ses parents avaient dû le retirer de Poudlard. L’héritier Sang pur, le meilleur élève de sa promotion, avait rejoint le rang des malvoyants.
Avait-il mérité cela ? Neil ne se pardonnait pas la dérive de cette bataille. Il avait failli commettre un crime ce jour là. Ses sentiments avaient été si violemment négatifs qu’il n’arrivait pas à se trouver meilleur que le Serpentard. La vie de Lance était gâchée, à cause de lui. Bien sûr, cet imbécile avait mérité une correction. Mais l’imbécile n’avait que seize ans après tout… Et il avait probablement été manipulé par les adultes dans une période particulièrement sombre. Etait-ce bien sa faute ? Oui, le Poufsouffle avait trouvé un millier d’excuses au monstre qu’il avait terrassé et il le revoyait encore, dans tout son misérabilisme.  
- Je suis désolé Lance… Mais je n’ai pas d’excuses… Je sais que je n’en ai pas…
, dit-il en reculant.
- Alors rachète-toi… Ne me laisse pas crever ici, sauve moi…

Lance lui tendit la main. Il hésita un instant et la saisi. Sa main était toujours griffue et à moitié putréfiée… son geste n’y changeait rien. Il tira de toutes ses forces sur le bras du garçon pour l’aider à se redresser mais rien n’y faisait. Le jeune homme semblait plus lourd que du plomb et un rugissement terrible retentit au bout du tunnel. Le dragon… Le dragon auquel il avait échappé approchait…

[Mots : 2494
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