Gazette n°4, Décembre 98

L’instabilité ministérielle du monde des sorciers crée quelque confusion dans le corps enseignant de Poudlard. Alors que les débats sur l’éducation font rage et qu’il apparait de plus en plus évident que certaines matières pourraient disparaître à la rentrée prochaine, le professeur Trelawney a manifesté sa désapprobation à annonçant sa démission. Les souvenirs de la malheureuse réforme de 1996 laissent croire à l’enseignante de divination que les politiques en font leur bouc émissaire. En effet, sa matière s’est trouvée boudée par tous les partis. Même les Conservateurs considèrent que d’autres disciplines magiques auraient plus d’intérêt à être pratiquées.

Est-ce donc la fin d’une matière intégrée au programme scolaire par feu Dumbledore à la fin des années 1970 ? Suite aux protestations des élèves inscrits qui, pour les plus acharnés, se plaignaient d’être défavorisés pour leurs ASPIC, le professeur McGonagall a recruté un nouvel enseignant pour le moins atypique. Le renvoi de madame Trelawney avait permis d’intégrer un centaure au corps enseignant. Cette expérience unique dans l’histoire de Poudlard s’était avérée très concluante. Beaucoup d’élèves s’étaient dit enchantés d’avoir enfin un maître sérieux en la matière. Nous connaissons les talents particuliers de ce peuple pour la divination et notre directrice a été sensible à la candidature d’un autre centaure naturalisé anglais, Aerys Stone.

Le défi sera grand pour notre nouvel enseignant. Il reste sept mois à monsieur Stone pour dispenser des cours de qualités qui donneront à sa matière toutes ses lettres de noblesses. Si cette dernière expérience échoue, la divination sera remplacée en juin par une matière – encore en discussion – dans les options des futures troisièmes années. Il ne tiendra donc qu’à vous de le soutenir. Pour ma part, je suis prêt à reconsidérer mon avis sur l’interprétation des oracles avec un professeur de qualité. L’ouverture de Poudlard aux créatures magiques et hybrides est une chance. Il est important de se rappeler que, contrairement au monde moldu, la société sorcière partage sa culture entre différentes espèces qui, chacune, ont quelque chose à apporter à notre Grande Histoire.

J’ai néanmoins entendu dire dans la presse nationale que les politiques étaient plus sceptiques. Ils estiment à l’inverse que ce qui est un talent chez une créature, ne le sera jamais pour un sorcier, même avec le meilleur enseignement du monde. Comme on ne peut être aussi bon orfèvre qu’un gobelin, il serait donc impossible d’appréhender le futur à la manière d’un centaure. A cela je répondrais cependant que rien ne nous a jamais empêchés de forger nos propres épées et de suivre les conseils d’éminents prophètes.

Il est difficile d’avoir une opinion arrêtée sur cet épineux sujet. Chacun en tirera ce qu’il voudra. La Gazette de Poudlard suivra, comme toujours, de très près l’affaire en vous tenant informé de l’évolution des débats au Ministère. Nous espérons recevoir vos témoignages à propos du cours de Divination pour le prochain numéro.