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Après la guerre, la paix nouvelle reste précaire et menacée...
 
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 Nous n'écrirons jamais la fin. [Pépé]

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AuteurMessage
Mervin Caerwyn
Membre de la Noblesse
Membre de la Noblesse
Mervin Caerwyn


Messages : 10
Date d'inscription : 02/02/2010
Age : 35

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MessageSujet: Nous n'écrirons jamais la fin. [Pépé]   Nous n'écrirons jamais la fin. [Pépé] Icon_minitimeMar 23 Fév - 14:14:27

Le jour s’éveillait, une lumière claire perçait la brume matinale d’une journée promise aux dernières chaleurs estivales. Les plumes dissimulées derrière quelques feuillages ébouriffés, les oiseaux entamaient leur premier grand concert de la journée. Ils se répondaient d’un arbre à l’autre, improvisaient des solos variés, du simple piaillement aigue, répété comme une question laissée en suspension, aux chants plus élaborés, dont les notes mélodieuses ne devraient jamais s’arrêter. Parfois, les échos se chargeaient de menaces. Ils se faisaient sinistre, grinçant, musique de scie, râles assourdissants. Gammes ondoyantes et sonorités stridentes se confondaient en cette saison où la nature ne laissait plus de place au silence. L’aube était l’instant le plus bavard. Mervin aimait en profiter. Le chant du coq l’attirait dans l’air frais de la cour. Il n’y avait de toute manière pas de place pour les heures de paresse à l’ombre des volets. Les animaux n’attendaient pas. Plus raisonnables que les hommes, ils se couchaient et s’éveillaient avec le soleil, ou profitaient à l’inverse d’un temps plus doux, bercé par la lueur tamisée de l’aurore. Habitué au rythme particulier des campagnes, le jeune Lord ne manquait pas un seul lever de soleil. Efficace, il dormait peu, et, ne se perdait pas en contemplations inutiles. Celles qu’ils s’autorisaient en forêt étaient indispensables. Les bonnes idées ne venaient jamais lorsque l’esprit saturait. Rien ne valait les retours à la source. Là, au coup des six heures, le monde touchait juste à l’éclosion. La terre, l’écorce, et les végétaux exhalaient un parfum puissant, ils étaient à la fois neufs et chargés d’histoire. Chaque élément battait sous sa paume. Mais, quand le jour avançait, les émanations musquées s’émoussaient, tout se flétrissait et perdait sa saveur pour se régénérer à la lueur plus tendre de l’astre nocturne… Il aimait se perdre dans ces considérations sur le cycle éternel. Ses ancêtres les plus lointains avaient vécu les mêmes choses, des sensations semblables, un mode de vie presque identique lorsqu’il ne dépassait pas le cercle du domaine. Et il était rassurant de songer que tout n’était d’une grande répétition. L’univers formait une boucle inaltérable. Ils vivaient, ils mourraient, et tous reprenaient cette histoire sans fin, découvraient, savouraient, des beautés immuables. Mervin ne songeait pas à l’horreur et aux souffrances. Ce monde était parfait. L’homme avait l’art de tout torturer, seulement, en forêt, ces tristes récits ne comptaient pas. L’humanité entière ne comptait pas, puisque la Nature s’en passait. Et cette pensée était la plus essentielle de toutes.

Tout ce qu’il pourrait faire n’affecterait jamais l’équilibre originel. Il suffisait de s’en convaincre pour effacer toute trace de culpabilité. Tout passait par le respect de la forêt dans laquelle il s’enfonçait. Sa vie, n’était plus celle en laquelle il avait toujours rêvé, l’avenir ne ressemblait pas à celui pour lequel il avait cru se battre. Ses convictions, fondées sur des illusions, s’effritaient comme des plantes asséchées. Les calculs étaient justes, rien ne lui avait fait défaut, mais il s’était trompé. En vérité, il ne se connaissait pas assez. Etrange sensation que cette de se révéler sur le tard, de trouver en soi une entité réelle, pleine de désirs et d’aspirations qu’on ne saurait soupçonner. C’était passionnant, fascinant. La fadeur glacée de sa personnalité se complétait peu à peu d’un feu nouveau, et devant lui, s’étendait un horizon de possibilité. Son père était marié, sa famille dominait les Terres galloises, il n’y avait plus rien pour l’entraver. Il fallait simplement veiller à ce que les familles sorcières de la région ne se rebellent plus, ce qui n’était pas à l’heure actuel un lourd sujet d’inquiétude. Ils étaient quatre. Aelhaearn Caerwyn avait épousé la fille des Llydwarch, les Talfryn n’étaient pas assez puissants pour leur faire de l’ombre, ils obéiraient, quand aux Twedwr, les assassins de sa mère, il veillait à les maintenir isolés. Sa décision n’était pas tout à fait claire quand au sort qu’il leur réservait. Cette lignée méritait de s’éteindre. Leur histoire était sanglante, leurs traditions, exécrables, leur crime, impardonnable. Cependant, il n’oubliait pas qu’en d’autres temps, les Tewdwr étaient d’excellents alliés, et, surtout, qu’ils étaient les rares gallois de Sang pur existants. Combien d’années avant de s’autodétruire en filant les générations entre trois familles ? La solution était bien évidemment de prendre des femmes étrangères, mais ce ne serait jamais suffisant. La mémoire et les croyances finiraient pas ce perdre. Et Pénombre n’était sur ce point pas une élève facile. On n’avait plus vu d’anglaise entre dans l’un de ces foyers celte depuis des siècles. La société moderne des anglais corrompait les esprits, aliénés par la vie citadine et la présence trop dominante des hommes. Ils évoluaient dans un univers étrange, un peu comme celui qu’il avait entrevu à Poudlard, où il était à peine question de la nature, où le genre humain ne vivait plus que de ses petites histoires, à l’abri des murailles, dans le confort d’un décor entièrement créé par leurs mains… Ces mœurs étaient déprimantes. On disait que les moldus avaient nié la nature d’une manière encore plus radicale, et on parlait pourtant de se rapprocher d’eux. Cela ne devait pas être. Ces dernières années, la société sorcière vivait une période très précaire. Elle pouvait se renforcer comme disparaître. Mais il semblait depuis quelques mois que la destruction avançait à grands pas. Il devait punir les Tewdwr tout en les maintenant en vie. Combien de temps cependant avant que leur tranquillité ne soit entamée ? Etait-il temps d’agir à la place des mangemorts, d’une manière plus subtile, pour réparer ce qu’ils avaient sottement provoqué ? Il se le demandait. Ces interrogations commençaient à l’obséder, elles le tourmentaient même au cœur de la forêt.

Pourtant, le spectacle était magnifique ici. Il était facile de s’aveugler, d’oublier les querelles extérieures. La faune s’agitait sous ses pas, vive et rapide. Il entendait de temps à autre le bruit d’un mouvement, une course rapide entre les végétaux, un léger couinement, et apercevait les éclats argentés d’une créature magique. Les licornes s’observaient encore à l’aurore, mais elles venaient rarement à lui. Elles sentaient chaque vibration. Des pensées pures, une âme en paix ou en peine les attiraient. Alors elles se laissaient caresser, et leur robe était d’une infinie douceur. Mais elles fuyaient le mal, la folie, les idées trop sinueuses. Mervin n’en voyait plus ces dernières semaines. Peut-être qu’elles ne reviendraient jamais. Cependant, il ne pouvait pas croire que tout en lui pût se corrompre jusqu’à la déraison. Non, il savait où il allait. Les méthodes n’étaient pas toujours les plus recevables, mais ça ne ferait pas de lui un monstre sans âme. L’équilibre toujours. Il fallait veiller à le maintenir en toutes circonstances. Rien ne basculait par hasard. Manquez de mesure une fois, et tout s’effondrera… Tout à ses réflexions, le jeune homme s’arrêta contre un arbre. Le regard farouche d’une biche croisa le sien. Il le soutint avec douceur, jusqu’à ce que l’animal baisse la tête pour s’intéresser aux jeunes pousses du sol. Il n’était pas un danger, elle le savait. Ce matin, Mervin était parti sans son chien de toute façon. Il ne voulait ni chasser, ni jouer, juste méditer et trouver ces plantes très rares qui n’apparaissaient qu’à la fin de l’été. Elles étaient d’une valeur inestimable dans la composition de potions très élaborées, de celles qu’il était presque impossible de réaliser à cause de leurs ingrédients trop spécialisés. Pour les trouver, il fallait suivre les traces discrètes des dryades de la forêt. Elles avaient tendance à leur accorder un soin tout particulier… Il ne remarquait rien. Seule la présence de cette biche avait attiré son attention. Et là, l’illumination se fit. Ne mangeait-elle pas sur un parterre de pousses étonnement récentes. Il s’approcha lentement. Mais quelque chose, derrière lui, provoqua la fuite de l’animal.
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