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Après la guerre, la paix nouvelle reste précaire et menacée...
 
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 Pénombre Craft

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Pénombre Craft
Héritière légitime des Craft
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Pénombre Craft


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MessageSujet: Pénombre Craft   Pénombre Craft Icon_minitimeLun 15 Fév - 21:16:10

Nom : Craft

Prénom : Pénombre

Âge : 22 ans (en septembre 98), née le 2 novembre 1975, le jour de la fête des Morts. A Londres, au Manoir des Craft.

Cursus :
Maison Serpentard, de 1986 à 1993. Université Sorcière de Londres, section scientifique, recherche magique et développement de 1993 à 1996, spécialisation dans la recherche magique fondamentale et le développement expérimental de 1996 à 1998.

Profession :
Formation initiale de Langue de Plomb. Présidente du conseil d'administration et Présidente-directrice général de la Craft Corporation depuis 1993, dont elle a hérité à sa majorité. Un titre plutôt symbolique étant donné que Pénombre n’en a assuré aucune fonction durant ses années d’études universitaires et qu’elle délègue encore à présent, pratiquement tous ses pouvoirs à l’ancien bras droit de son père : Marcus Gawner, en qui elle a toute confiance. L’Anglaise préfère en effet se concentrer sur des recherches secrètes concernant l’immortalité, plus en adéquation avec ses domaines de compétences, auxquelles elle se consacre dans les locaux souterrains de la Craft Corporation depuis 2 ans. Son équipe de chercheurs reste restreinte et est en étroite coopération avec le Département des Mystères du Ministère de la Magie Anglais. Son mentor se fait appeler BlackLight. Aucun résultat satisfaisant de leurs travaux n’est à ce jour, connu.

Origines :
Anglaise pur souche.

Sang : Sang pur.

Statut Social : Issue de la classe dirigeante.

Famille : Famille ancestrale et de sang pur, le Clan Craft est constitué de membres aux idées pro-sang pur, pour la conservation exclusive du pouvoir magique au sein des sorciers. C’est un sang où le don d’animagus se propage assez bien, même s’il saute habituellement quelques générations. On s’y marie et on y procréer jeune, la violence et le meurtre y étant monnaies courantes. Il ne reste d’ailleurs, plus grand monde en vie de ses membres.

- Père : Sven Craft, 1950-1992. Homme aux deux visages, c’était un brillant chercheur en matière d’armement magique, reconnu sous la lumière des projecteurs et un odieux Mangemort, cruel et impitoyable dans l’ombre. Il a subitement disparu de la circulation au cours de la dernière année à Poudlard de Pénombre et son cadavre fut retrouvé dans les bas fonds de la ville, affreusement mutilé, quelques mois plus tard. Le réseau d’influence de la famille se protégea du scandale en lui prêtant des circonstances de décès héroïques, puisqu’il fut prouvé que les partisans noirs étaient responsables de sa mort.
Il inventa notamment le para-chapeau contre les assauts mentales de la légimencie et le générateur de bouclier électro-magico-magnétique, capable de détourner instantanément la plupart des maléfices, de puissance faible à moyenne. Le coût exorbitant de ce dernier et sa consommation gargantuesque en énergie ne le laissent toutefois guère à la portée de toutes les bourses.

- Mère : Destinée Craft, 1956-1985. Assassinée par des mercenaires commandités par son époux à cause des soupçons d’infidélité qui pesaient sur elle, après la naissance de son fils au physique métissé, Alix. Il s’avéra plus tard que le garçon exprimait simplement son don de métamorphomagie, qu’il ne maitrisait pas encore. Cette soudaine découverte le sauva in extremis de l’infanticide.

- Autre(s) :

Un jeune frère de 15 ans : Alix Craft, déshérité par son père à cause de ses tendances homosexuelles et de ses têtus appétits pour toutes sortes de loisirs typiquement féminins. Pour ces raisons là et du fait qu’il soit encore mineur, il est placé sous la tutelle légale de Pénombre jusqu’à sa majorité. Il est actuellement préfet de Serdaigle.

Fiancé : Lord Mervin Caerwyn. Mariage prévu prochainement.

Mentor : le mystérieux BlackLight.

Une dizaine d’elfes de maison, qui s’occupent à plein temps du Manoir Craft dont on ne citera que Merthin, son favori, obéissant et éveillé.



Histoire/RP :


Dix-sept ans après sa restructuration, la Craft Corporation était devenue une société privé très tentaculaire, influente et ultra lucrative. Officiellement, elle vendait des renseignements en tous genres et à tout public, menait des enquêtes de routine pour les privés ou les entreprises, financières ou personnelles, renseignait jusqu’aux services secrets nationaux. Elle était en effet en cheville avec le gouvernement anglais pour tout ce qui concernait la prévention d’attaques terroristes par les Mangemorts ou tout autre dangereux groupuscule potentiellement capable de nuire à la nation. Officieusement, on y attendait chaque seconde à la vie privé de chacun et de tous en écoutant, en surveillant, en enregistrant et en compilant tout ce qui s’échangeait de conversations, de parchemins et d’informations, sous toute sorte de support légal ou non, que ce soit par des moyens sorciers ou par ceux moldus, circulant dans le monde magique anglais. Et sous la bannière de la Craft Corporation, on formait à l’étranger de nouveaux agents de renseignements actifs, dormants, volontaires ou forcés.

D’allure et de réputation propre et respectable, sérieuse et éthique, c’était en réalité une corporation qui s’était allégrement enrichie des crimes de guerre commis durant les premiers conflits de la société moderne contre Voldemort et ses serviteurs de l’ombre. Des capitaux sales avaient servis à son expansion, à son infiltration dans les strates gouvernementales, une à une corrompue par la montée au pouvoir des forces noires. Aux fondations, le vaste réseau des nombreuses connaissances et autres débiteurs de Sven Craft lui avait servit à collecter, vendre et acheter toutes sortes d’informations sur les milliers de familles d’impurs qui se terraient dans le pays. Bien plus insidieux et perfides que les ordinaires méthodes mangemoresques, l’appât du gain, la promesse factice d’une protection à toutes épreuves pour son propre clan, le chantage et la corruption avaient assuré un succès fulgurant à la société Craft, muant rapidement son statut en corporation privée d’intérêt public. L’argent et le sang avaient coulé à flot, abreuvant la soif insatiable de son créateur et de sa vingtaine d’actionnaires, les enivrant d’un pouvoir et d’une influence qui défiaient l’imagination. Du sang, toujours plus de sang et de l’or. De l’or à en perdre toute raison, à en oublier la plus élémentaire des prudences… L’appétit trop gourmand de Sven le mena fatalement jusqu’à sa perte, lorsqu’il tenta de se jouer du Lord en Personne… L’affaire fut étouffée grâce aux relations du Clan Craft dans la société magique moderne et on maquilla les circonstances de sa mort en un odieux meurtre, commis par les Mangemorts contre l’un des plus fervents défenseurs de la paix. Nombreux furent ceux qui se laissèrent convaincre de ce mensonge éhonté mais infiniment moins qu’il n’aurait fallu à ses associés pour continuer les manœuvres souterraines de la Craft Corporation. Le trafic d’informations pour le compte des tueurs de Sang mêlés et de Moldus cessa à la première mort du Lord Noir, date à laquelle la Craft Corporation signa un partenariat royal avec le gouvernement anglais. Son fondateur mort, ce fut son plus fidèle ami et associé, Marcus Gawner, qui reprit les rênes de la société, en attendant que son héritière légitime, Pénombre, n’atteigne sa majorité. Il dirige encore actuellement la plupart des opérations menées dans les locaux de la Craft Corporation.

Lentement, les contours rudes de son visage brutal se brouillèrent et les sons s’effacèrent dans le néant.

Assise dans son immense bureau de Présidente du conseil d'administration et de présidente-directrice général, Pénombre Craft, seulement âgée de 22 ans s’extirpa l’esprit de la vieille pensine de son Père en soupirant. Avait-elle seulement pu imaginer, lorsqu’elle était jeune, le fardeau que constitueraient les si lourds secrets de son père ? Son lègue toxique entravait ses libertés et l’écrasait littéralement de responsabilités dont elle ne voulait pas, la forçait à naviguer en eaux troubles dans un océan gorgé de sang et de requins affamés. Ce n’était pas ainsi qu’elle avait imaginé son avenir. Ce n’était pas ainsi qu’elle avait souhaité façonner sa destinée.

Fermant les yeux un instant, l’Animagus se souvint des années bénies et insouciantes qu’elle avait passées à Poudlard, des postes à responsabilités infiniment moins oppressants auxquels elle avait été promue, grâce à son talent et à son mérite, son opportunisme et son sens aigu des relations humaines. Rédactrice en Chef de la Gazette de l’école, capitaine de Quidditch, Préfète en chef et même Championne du Tournoi des quatre sorciers où elle avait été choisie par les siens pour représenter la maison de Salazar Serpentard... Sa fière collection d’optimal aux A.S.P.I.C.S. lui avait ouvert les portes des plus prestigieuses Universités Magiques du pays et elle avait soudain eu accès à un savoir démentiel, incroyable qui lui avait tourné la tête des années durant, mettant constamment au supplice sa fervente curiosité qui ne savait figer le temps pour s’assouvir à satiété. Puis, à la fin de sa troisième année d’études à l’Université Sorcière de Londres, le hasard avait déposé à son intention, l’ouvrage le plus fascinant et le plus illégal qu’elle n’ait jamais lu de toute son existence, celui qui contenait les fameuses théories interdites de l’immortalité. Elle n’y avait guère saisi grand-chose à l’époque, il était vrai, mais il lui avait semblé que son auteur, le mystérieux Blacklight n’était plus qu’à un pas de la théorie complète sur la préservation éternelle des corps, des âmes et des esprits liés par une même identité.

D’un geste vif du talon, l’Anglaise fit pivoter son fauteuil d’un quart de tour et jeta son pâle regard contre la baie vitrée de la pièce. En face d’elle, la beauté froide de son reflet la fixait avec malice tandis que la longueur interminable de son orgueilleuse chevelure de jais ondulait encore avec douceur sous la rotation soudaine. Dans son esprit, il ne faisait l’ombre d’un doute que les nombreux verrous de l’énigme d’une existence infinissable céderait inexorablement, un à un sous ses efforts et bientôt… Bientôt. Et c’est ainsi qu’avant même d’entendre la perturbation métallique d’une pression sur la poignée de la porte, elle la vit s’entrebâiller dans le reflet de la glace.

« Ah vous êtes encore là. Navré de vous déranger, Mademoiselle Craft mais c’est à propos de votre testament. Je suis désolé mais vous ne pouvez léguer aucun bien à un enfant non encore conçu au moment du décès. En conséquence, vous devrez attendre sa naissance avant que je ne puisse faire valider cette version-ci de vos exigences. »

Plaça-t-il avec politesse, en la regardant impassible, pivoter de nouveau son siège pour lui faire face. Son épais bras droit portait encore une large cicatrice de chair noire et rabougrie, là où avait jadis mordu la marque des ténèbres. Le vieux ‘frère’ de son père lui tendit une épaisse liasse de parchemins reliés sans vraiment la lui adresser, la glissant calmement sur le rebord de son bureau au lieu de la lui remettre en main propre, comme pour appuyer ses paroles. Il fallait revoir sa copie.

« Je vois. Rentrez bien, Marcus. A demain. »

Lâcha l’ancienne Serpentarde en se levant de son fauteuil. Lorsque les salutations d’usages furent achevées, que la porte fut close et que le silence envahit de nouveau la pièce, elle rangea la précieuse pensine dans son coffre fort, ramassa son manteau et sa baguette, verrouilla magiquement son bureau avant de gagner le sas de transplanage.

L’imposante masse monumentale du Manoir familial des Craft surplombait de toute sa hauteur, les vastes jardins géométriques des lieux, se dissolvait insensiblement dans l’encre opulente des cieux, engloutis par l’appétit vorace de la nuit. Seuls émergeaient des ombres oppressantes, la partie inférieure de cette ancestrale demeure, arches et meneaux épais, que de puissantes torches externes coloraient de teintes chatoyantes, dansantes. Là ancrés dans les épaisses façades du Manoir, de légendaires sorciers avaient été savamment sculptés sur la paroi du porche et ses piliers, semblant indéfiniment mener une danse endiablée au-dessous de monstres effrayants et démons dégoûtants, dont Pénombre n’était jamais réellement parvenue à en éloigner le spectre sinistre. Ces dragons et griffons figés avaient toujours, en défi de toute logique, volonté et raison, fait naitre en elle une gène embarrassante de par sa naïveté, les affres d’un oppressant malaise, notamment induite par l’ours à tête de Serpent qui ornait la couronne d’une des colonnes de marbre ou encore cette trop convaincante représentation de Cerbère, le chien gardien des enfers à trois têtes, dont la sanguinolence des actes suintait désagréablement à travers une fresque toute entière. Ici, un sublime succube passait avec sensualité la rigidité d’un nœud coulant autour du cou d’un moldu affolé, là, un animal aux allures de renard trainait une femme aux multiples tâches de rousseur par les cheveux tandis qu’ailleurs, un aigle lacérait le torse d’un homme nu entre ses serres tranchantes, représentées dans la pierre sous forme de longs doigts crochus. Dehors la nuit semblait profondément calme et tranquille alors qu’il régnait la tension d’un silence étrange à l’intérieur, au creux béant de l’immense salle de réception dans laquelle l’héritière des Craft s’avançait.

Démesurée dans ses folles dimensions et fièrement bâtie dans la roche la plus solide qui ait été découverte à l’époque où fut érigée l’imposante Citadelle, la décoration des lieux n’offrait pourtant qu’une sobriété spartiate, élégante dans son dénuement, sa simplicité raffinée mais aucune autre extravagance que sa taille, aucune originalité fantaisiste qui n’osait détourner le regard du chef d’œuvre qui en parachevait l’atmosphère, imprégnant de toute puissance l’aura propre qu’il s’en émanait. Car là, sur l’un des principaux murs porteurs de la pièce, directement face à la Ténébreuse, s’étirait un formidable tableau familial à travers lequel la brune aux yeux clairs pouvait observer son image anamorphosée de temps, tel que le lui aurait offert le reflet passé d’un miroir magique, figé dans une enfance déniée. Une petite fille désabusée observait immobile, la jeune femme qu’elle était à présent devenue, et la clarté singulière de ses iris semblait curieusement se décupler par effets d’optiques sur la toile, comme si la pierre semi-précieuse égayant la métaphore avait capté l’éclat bref d’une lumière étincelante, et s’était réfléchie à deux endroits distincts en même temps. Pourtant, ornant également le visage diaphane d’une svelte femme de grande beauté qui lui frôlait l’épaule avec grâce, en signe coutumier d’appartenance, la couleur héréditaire enluminant d’une présence distinguée ses pâles iris, paraissait aussi sombrement dénuée d’humanité et de clémence qu’elle débordait d’une innocence mêlée de fraicheur au cœur enfantin et vivant de son unique progéniture. Même à travers la représentation imagée d’un tableau de grande envergure, la scission entre la mère et la fille était déjà aussi frappante qu’indéniable.

Pénombre considérait avec une attention distraite, absente, les traits jeunes et soigneux de sa génitrice, la vénusté froide qui inondait délicatement son portrait fidèle, trop habituée à en entrevoir le perfide caractère machiavélique qui s’y dissimulait avec habilité pour se laisser naïvement piéger à une contemplation fascinée, envoutée, qui en avait charmé et dépossédé plus d’un de ses facultés mentales ou raisonnatives. Puis, doucement, ses obscures prunelles de jais se détournèrent de Destinée Craft pour glisser d’une lenteur inconsciente, sur l’effigie pétrifiée de son Père, décédé des années auparavant. Inquiétante ombre noire dans la lueur bondissante des flammes, qui jaillissaient avec voracité par l’abyssale gueule de la cheminée dépeinte, le colosse se tenait orgueilleusement à la droite de la fillette, côté symbolique de l’esprit, généreusement enveloppé dans la richesse opulente d’un manteau de fourrure fauve, pensif, son épaisse et puissante main harnachée sur la frêle épaule de sa femme dans l’assurance explicite d’un aveu possessif. De forte carrure et d’une large ossature, Sven Craft était un homme aux allures physiques plus que dissuasives et menaçantes, d’une stature massive et robuste qui avait toujours véritablement contredit la grâce féline de ses mouvements. Son apparence assez brutale, presque barbare et féroce, parvenait toutefois à suggérer un haut degré d’intelligence pour un œil assez exercé et aguerri, capable de passer bien outre la rudesse sauvage évidente qu’il émanait indiscutablement de lui. Mais plus que tout autre notable détail s’exposant à la vigilance variable des nombreux invités qui avaient déjà été confrontés à l’écrasante domination de la représentation du Maitre des lieux, les yeux de l’homme, tout comme ceux de son épouse, attiraient à eux une attention toute singulière sur l’oppressant portrait immobile. Car même à travers la reproduction pétrifiée qu’il en avait été jadis faite, leur éclat maléfique paraissait dégager quelque chose de profondément glaçant, de mortel, un certain reflet de froide détermination…

Alix n’était pas encore né à l’époque de cette scène et l’on ne repeint plus jamais de portraits familiaux après sa naissance tant elle n’engendra que drames et malheurs pour son Clan. N’avait-on pas tué sa mère à cause de lui ? Soupçonnée d’infidélité, dès lors qu’Alix était né d’une apparence métissée, proprement incompatible avec les caractères génétiques visibles de son père ? N’affichait-il pas une dégradante tendance sexuelle contre nature ? Un goût avilissant et stupide pour la mode et ses futilités ? Ne pouvait-il cesser d’user de la sorte, de son corps androgyne pour gagner quelques galions d’argent de poches ? C’en était presque de la prostitution. C’était tellement humiliant qu’il salisse de la sorte l’ancestral nom des Craft. Que ne pouvait-il plutôt briller et réussir par l’esprit et non le corps ? Que ne pouvait-il avoir été noyé à la naissance ! Que ne pouvait-elle le faire tuer…

L’Anglaise soupira doucement en quittant finalement la toile du regard, déambulant silencieusement dans les lieux comme s’ils s’étaient avérés être endroit sacré et sol déifié, laissant sa vision longer doucement une magnifique table de bois brut qui s’élançait sur une longueur incroyable à travers une large partie de la pièce. Sa personnalité racée témoignait joliment des millénaires de vie dont avait dû être témoin l’arbre qui avait servit à sa taille, dévoilait clairement la préciosité, la valeur inestimable d’un tel ouvrage en invitant l’imagination à se recréer son impressionnante altitude de culmination. Tout ceci semblait lui appartenir depuis si longtemps maintenant, mais loin de lui conférer la jubilation tant attendue et l’apaisement salutaire d’un avenir assuré, cette vigoureuse constatation provoquait en elle plus d’accablement que de réjouissance, plus de lourdeur que d’évanescence, car partout où que la brune déposait la limpidité de son regard, aveuglé de souvenirs, elle revoyait le simulacre imposant de son Patriarche, absorbé dans ses pensées, lisant quelques parchemins jaunis d’une correspondance dont elle n’aurait jamais connaissance, fumant cette étonnante pipe de nacre que l’ancienne Serpentarde cueillit distraitement entre la finesse de ses doigts diaphanes. Sven Craft hantait sa vie d’un spectre de haine vivace, davantage encore, maintenant qu’elle effleurait du doigt la complexité de si nombreux secrets dont il avait porté le lourd fardeau et qui lui revenait à présent, les horreurs inimaginables, les crimes infâmes, les abominations qu’il avait osé commettre par cupidité et racisme. Mais comment ne pouvait-elle pas également admirer l’intelligence avec laquelle il s’était brillamment joué du système, du gouvernement, le génie de ses plans, de ses chantages, de ses stratégies et de ses manipulations qui avaient considérablement enrichi de pouvoir, d’influence et d’argent le Clan Craft ? Aurait-elle été capable de tuer aussi facilement que lui pour satisfaire la démesure de sa propre ambition, ses quêtes effrénées de pouvoir ? Aurait-elle pu ? Aurait-elle dû ?

Elle avait tant souffert ici, entre les murs infranchissables de la forteresse. Là où son cruel géniteur l’avait entrainé toutes ces années, dans la sueur et le sang, la violence et la douleur, lui avait fait payé la malédiction de son sexe. Elle en porterait à tout jamais les séquelles invisibles, les plaies profondes et pourries. Mais aurait-elle été un fils héritier qu’elle doutait à présent, du meilleur sort qu’il lui aurait été réservé. Alix n’avait jamais été épargné. Pauvre brebis égarée. Pauvre enfant aliéné dans sa conception. Il n’avait jamais hérité du don d’animagus si singulier et si précieux aux héritiers de la lignée Craft, n’avait jamais su plaire à l’exigence rigoureuse et impitoyable de leur père. Rebelle, instable, turbulent et obscène dans ses orientations sexuelles, il était la honte indicible de la famille et mille fois, elle avait entendu son père clamer à quel point il regrettait qu’on ne l’ait noyé à la naissance. Pourtant, son cadet avait toujours été le favori de Destinée, qui ne voyait en Pénombre qu’une rivale au lit de son père.

En soupirant, la sorcière rompit le silence terrible du Manoir, dans lequel elle ne passait plus autant de temps qu’avant, lorsque la fatigue l’arrachait à ses recherches phagocytantes, ou que la vie au Château des Caerwyn lui devenait trop pesante dans son archaïsme moyenâgeux, ses vomissures de bienveillances constantes et de chaleur humaine nauséeuses. Elle supportait mal la transition. Mais son chez-elle n’était plus qu’un lieu ancestral silencieux où la vie ne battait plus, si vaste, si étendu, pourtant tellement empli de solitude et de mort. L’exact inverse des terres de son fiancé et tout en observant d’un regard vague l’immense portrait d’une famille brisée, Pénombre caressa d’un geste distrait son ventre plat et vide.

Une nouvelle fois, elle transplana.

Même dans l’obscurité dense de la nuit, l’Anglaise trouva son chemin sans encombre, se glissant en silence à l’intérieur du vieux Château Gallois. A cette heure tardive, la plupart de ses habitants s’étaient déjà livrés aux bras de Morphée mais lui non, l’expérience la confortant dans ses instincts. Rien que l’ambiance ici, n’avait rien de comparable à l’endroit qu’elle venait de quitter. Un foyer, humain, vivant, vibrant. Presque étouffant dans la chaleur qu’il dégageait. Ici, le bonheur persistait, s’accrochait par brides aux objets, aux pierres, aux couleurs des fresques restaurées par les travaux du fils. On se sentait accompagné, protégé, aimé par un réconfort invisible dans les entrailles de cette citadelle, là on était surveillé, oppressé et écrasé par la présence patriarcale chez elle. Gagnant le centre de la pièce en se tapissant en silence, hors du halo de lumière dégagé par le feu tiède de la cheminée, elle le trouva affairé comme à son habitude, à quelques sombres lectures. Mervin Caerwyn. L’homme, le roux, l’impur, son fiancé. Un long moment, elle le contempla ainsi, invisible à sa considération, fondue dans son angle mort. Si son père avait été encore en vie, il ne faisait l’ombre d’un doute qu’il aurait sévèrement condamné cette union contre nature. Mais à chaque nouveau prétendant qu’on lui avait attribué dans son enfance, dont on avait arrangé les noces à venir, se produisait un fâcheux incident qui indisposait le pauvre garçon ou sa famille, aussi riche et beau soit-il, indifféremment issus d’un Clan influent et pur. La Ténébreuse avait ainsi outrageusement collectionné les conquêtes amoureuses ou licencieuses à cet effet, sacrifié sa virginité sur l’autel de la liberté et n’en avait conservé aucun secret par appétit autant que par choix, car elle ne voulait s’unir à personne que son propre jugement n’ait choisit. Oh elle avait payé cher, très cher ses nombreuses traitrises mais qu’importait-il finalement tant qu’elle se conservait le plus précieux de ses biens ?

Et c’était ainsi qu’elle avait rencontré le jeune gallois Mervin Caerwyn, qui l’avait attiré à lui d’une façon instinctive, déconcertante, presque brutale et elle avait jadis même osé lui dérober sa baguette magique sans l’ombre d’un scrupule, sans en ressentir nul remord ni compassion, le dépouillant sans la moindre honte pour son méfait insultant. Juste comme si cela avait été mécanique, irrésistible. Lui soustraire son bien le plus précieux, le prolongement de son âme, de son pouvoir. Son ancrage au passé, sa passerelle vers l’avenir. Lui ôter, l’en priver. Osera-t-elle jamais lui avouer à quel point cela lui avait été jouissif ?

Durant ses années à Poudlard, l’ancienne capitaine de Quidditch l’avait frôlé maintes fois dans la torture de ne pouvoir l’arracher à elle car sa peau pâle lui avait longtemps été cet interdit absolu qu’elle désirait tant franchir sans se l’avouer, goûter, dévorer, consumer par-delà toute noblesse ou décence, littéralement brisée entre sa fierté de sang-pur et son caprice de transgresser les ancestrales règles de la noble Lignée des Craft, son indomptable envie de lui. Encore aujourd’hui, Mervin avait gardé la pénible habitude de se refuser à elle tant que leur union n’était pas rendue officielle par les liens sacrés du mariage. De qui d'autre l'aurait-elle enduré ? Nul autre, sans doute, tant l'expérience lui était vraiment douloureuse et frustrante... Il fallait réellement qu'il soit très différent du commun des mortels à ses yeux, pour qu'elle consente au dur sacrifice de l'abstinence...

Que le temps avait passé… Et si le jeune homme s’était avéré infiniment plus intéressant qu’elle ne l’avait supposé au départ, beaucoup plus addictif qu’elle n’en avait l’habitude avec les hommes, il lui semblait que le jeu n’avait jamais cessé entre eux. Et pour la première fois de son existence, la malice perspicace d’une intelligence étrangère à la sienne avait su générer en elle -véritable collectionneuse, séductrice aguerrie, presque compulsive- une fidélité exemplaire. Il façonnait l’aura persistante d’un mystère captivant autour de lui, s’érigeait énigme centrale et constante d’un jeu de faux semblant permanent où l’exercice le plus ardu consistait à déceler le vrai du faux dans la palette infinie des nuances qui le caractérisait. Un charisme nouveau l’avait précisé dans les illusions trompeuses qu’il constituait et Pénombre s’en était sincèrement éprise.

De ses doigts fuselés, elle frôla les attaches métalliques de sa robe, et le vêtement s’écarta de son corps diaphane comme un brouillard. Puis elle se coula silencieusement dans son dos et passa avec douceur ses bras autour de ses épaules en glissant ses mains contre son torse.

« Viens dormir… »

Lui murmura-t-elle en gallois.



Baguette : En bois d’ébène de 27,4 cm, contenant l'élément magique sang de Gorgone, souple et nerveuse, sculptée d'entrelacs tribaux.

Animal de compagnie :
Aucun, Pénombre n’est guère sensible à la présence des animaux.

Autre chose à signaler ?
Voilà quelques années que Pénombre suit régulièrement des cours de langues à domicile, afin d’apprendre le gallois, qu’elle parle à présent de façon correcte bien qu’académique, avec un accent anglais assez audible. Pénombre est aussi un animagus déclarée, panthère noire (fiche en cours).




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Dernière édition par Pénombre Craft le Mer 17 Fév - 8:21:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pénombre Craft   Pénombre Craft Icon_minitimeMar 16 Fév - 13:42:15

Ah voici enfin la fiche de notre Pépé grandie :yeux:

Elle est très bien, quoique tu en dises :na:

Vivement le mariage \o/
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