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Après la guerre, la paix nouvelle reste précaire et menacée...
 
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 [Cours n°1] Années 4 à 7

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Circé Hawthorne
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Circé Hawthorne
Directrice de Serpentard, professeur de potions
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Circé Hawthorne


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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Juin - 16:47:31

Il n’y avait plus de mouvement. Une respiration régulière soulevait les poitrines de la classe, quelques plumes marquaient les fibres des parchemins. Ils n’avaient pas le temps de réfléchir, ils devaient écrire. Il n’y avait rien à écrire. Elle n’avait fait qu’énoncer des évidences. La partie théorique des potions l’ennuyait souvent. Elle comprenait l’abattement de certains étudiants, la tête à moitié renversée dans leurs chaudrons. Mais eux, que savaient-ils ? Rien sans doute. Les notes à la clés était tout ce qui importait. Il fallait réussir son année. Circé méprisait ce système. A trop juger selon des critères accessibles à tous, on en vient à récompenser la médiocrité et ignorer l’excellence. Le génie était rare, elle devrait s’attarder sur des groupes moutonniers, dénués de tout intérêt. Sur les visages, elle voyait le sérieux, la sottise ou l’ennui , les expressions brillantes ou vides d’adolescents sans histoire ni avenir.

Comme elle le pressentait les élèves n’avaient rien à dire. C’était normal. A leur place, elle aurait médité ses idées en silence, comme elle l’avait toujours fait. Dire n’était pas l’important. Soudain, ils réfléchissaient tous malgré eux. Des potions leurs venaient à l’esprit, ils s’ouvraient à la création, franchissaient les limites du possible. Ce qui n’existait pas était à inventer. Ce à quoi ils songeaient referaient peut-être surface un jour, lorsqu’ils seraient plus avancés. Il n’y avait que la vie pour résister à la magie des philtres. Un être mort ne revient pas, même les rituels noirs n’y changent rien, c’est une règle essentielle, logique. La première personne à lui avoir demandé le secret de la résurrection l’avait prise au dépourvu. C’était un objectif stupide. Faisait-on vraiment quelque chose de l’existence ?

Une voix, timide, souffla au premier rang. Une fille blonde, au regard fixe, lointain, cherchait une solution miracle à la folie. Quelques murmures moqueurs se répandirent dans la salle, elle les fit taire d’un regard. L’interrogation de la jeune Lovegood la ferma un instant. Elle n’était plus là. Ce que Luna disait n’avait aucun sens. Qu’était la folie ? Un concept humain, une certaine idée de l’équilibre intérieur. Les fous étaient ceux qui vivaient en dehors, les non-adaptés, les gens comme elle. Ces débats, cette vie et ces gens étaient vains. Elle était folle de le penser, de l’éprouver au plus profond d’elle même, là où il n’y avait qu’un trou béant. Tant pis. Le vide ne se comblait pas. Mais les esprits pouvaient s’égarer pour de bon, perdre leur rationalité, voir ce qui n’existait pas, engendrer des créatures hurlantes, babillantes et prostrées, l’Homme dans toute sa splendeur. Le marbre de son visage se fendit d’un sourire étrange.


- Les potions ne sont pas là pour apporter des réponses
, trancha-t-elle d’une voix égale. Mais elles peuvent agir sur le psychisme et provoquer une folie temporaire, voire définitive, en d’autres termes, des envoûtements ou une altération des sens. Nous ferons tout un chapitre là dessus si vous êtes intéressés…

Elle pouvait même improviser une introduction de suite, mais un cri, croisement étrange entre celui d’un homme-enfant et d’un animal, résonna dans le cachot. Un énergumène indésirable venait de perturber l’ordre. Tout le monde s’était retourné, le mamba sifflait, contrarié, et le regard polaire de Circé promettait une mort fulgurante et instantanée. Au lieu de rire de sa blague inepte, le jeune homme semblait gêné, comme si la dimension de sa bêtise le frappait soudain. Trop tard. Les prunelles sombres de la métisse pesèrent plus d’une minute sur le fautif. Elle ne dit rien et se contenta d’acquiescer lentement. Ses camarades faisaient bien de se retenir de rire, ils ne s’amuseraient pas longtemps sur les clowns de ce genre.

Et Harry Potter prit la parole lorsque leurs regards se croisèrent. Elle n'aimait vraiment pas ce qu'il dégageait. Son serpent évitait de l'approcher. Il l'aurait sans doute attaqué s'il n'avait pas été un élève dans une classe. Ce prédateur empiétait sur leur territoire, il n'était pas le bienvenu ici. La suggestion du Survivant remonta cependant le niveau de l'intervention précédente. Il enchaîna comme si rien ne s'était passé en proposant une potion de clairvoyance. Elle n'y avait jamais songé tant l'idée lui semblait inutile. La sincérité ne signifiait rien pour elle. Celui qui mentait connaissait les risques, si on la trompait, on mourait. Ces adolescents étaient d'une incroyable niaiserie. Mais, son visage immobile entrevoyait quelques compositions intéressantes.


- Vous vous méprenez sur l'utilisation des potions. Aucune ne vous dira rien en un simple regard sur le fond de vos interlocuteurs. Certaines donnent un peu plus de bon sens, d'autres peuvent développer la sensibilité. Si vous y tenez, des résultats s'obtiendront de cette façon. Il n'existe pas plus simple.

Sa phrase s'acheva brutalement et elle s'approcha de ses armoires. La tension la gagnait aussi. Elle ne voulait plus parler, trop d'yeux la fixaient, ces voix étaient insupportable, il aurait fallu tous les tuer. Surtout l'idiot qui avait hurlé... Le cours du jour lui donnerait une bonne leçon.


- Je ne pensais pas aborder ce type de potions si vite, mais puisque certains ont manifestement très envie de rire, voici une recette que vous ne trouverez pas dans votre livre. Je ne lui ai pas encore donné de nom…

Cette potion manquait d’ambition mais elle ne pouvait pas leur donner une recette trop forte. Elle se sentait soudain d’humeur à improviser quelque chose de plus léger en s’inspirant d’un philtre déjà créé. Pensive, elle sorti les ingrédients dont elle avait besoin, en les remplaçant parfois par d’autres. Il était évident qu’elle rassemblait tout de tête. Les instructions apparurent une à une au tableau, d’un coup de baguette pendant qu’elle élaborait en pensée l’étape suivante. Même si cette recette n’existait pas, elle avait peu de chances de se tromper pour obtenir un effet aussi basique.

Citation :

Ingrédients


- 3 queues de rat
- 5 g de poudre de chrysalide de sphynx
- 1 litre d’encre de poulpe
- une peau de salamandre rouge
- 2 feuilles d’absinthe
- Des racines d’orties
- Le jus d’une figue encore verte

Préparation :

1/ La première partie de la recette se fera à froid avec un fond d’eau et 50 cl d’encre.
2/ Couper une queue de rat dans le sens de la longueur, jeter la première moitié dedans et tourner à gauche trois fois. Puis jeter la seconde partie sans tourner.
3/ Attendre 5 mn pendant lesquelles vous pourrez séparer les 5 g de poudre en 2 fioles de 2 g et une de 1g.
4/ Poser 2 grammes de poudre sur le bout des doigts et souffler doucement dessus pour les envoyer dans le chaudron.
5/ Prendre la 2e queue de rat et la faire griller avant de la jeter avec les 2 autres grammes de poudre dans le mélange. Si l’eau prend une couleur rouille, la préparation se passe bien. Si tout reste noir, complétez par une racine d’ortie avant d’allumer un feu assez puissant sous le chaudron.
6/ Avant que l’eau ne boue, ajouter le dernier gramme de poudre et tournez la préparation rapidement pour tout rassembler au milieu pendant 2 mn.
7/ Ajouter les feuilles d’absinthe, et la peau de salamandre. Vous vous éloignerez un peu pendant qu’elle se dissout, la surface de la potion va s’enflammer (si le phénomène est exagéré, éteignez le chaudron tout de suite et attendez le professeur).
8/ La surface sera d’un rouge vif et très agitée. Il faudra faire preuve de patience et ajouter une racine d’ortie toutes les 5 mn jusqu’à ce que la préparation se calme.
9/ Tourner à droite 2 fois, à gauche une fois.
10/ Attendre 4 mn et écraser votre dernière queue de rat. Vous pourrez la jeter dans votre chaudron ensuite.
11/ Mixer la figue verte pour en recueillir tout le jus et le verser doucement en mélangeant votre mélange dans le sens habituel. La potion devrait rester rouge mais devenir plus claire au centre.

[Voilà le tp est lancé, je vous laisse jusqu'au 25 juillet pour le terminer]
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Samuel Pinsker
Serpentard, 4 ème Année
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Samuel Pinsker


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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Juin - 21:32:20

Des mots parvenaient aux oreilles de Samuel, sans que le blond cherche à décoder le sens de ces phrases auxquelles il se sentait étranger... Rien, dans ces discussions scolaires, ne lui permettait de se raccrocher à des connaissances, si vagues fussent-elles, et il ne se donnait même plus la peine d'essayer. Il passerait en classe supérieure parce que chacun, à Poudlard, savait qu'il était inutile de le faire redoubler ; aux BUSE, il ne se faisait guère d'illusions, il brillerait par sa nullité, et seule l'épreuve pratique de Soins aux créatures magiques lui permettrait, peut-être, d'empocher quelques points. La certitude d'être un zéro fini le rendait hargneux, et, tandis que le ronron du cours lui parvenait confusément, il se sentait palpiter d'une véritable haine pour ses camarades. Il se força à écouter leurs propositions de potions inventées, pour alimenter cette rage ; sans surprise, chaque idée énoncée lui semblait complètement idiote, inutile, méprisable. S'il devait inventer une potion, lui, quelle serait-elle ?... Il n'osait se l'avouer mais il créerait sans doute un mélange qui le rende semblable aux autres, un philtre de normalité. Une potion pour devenir un élève moyen, capable de lire une page de manuel en moins d'une heure, capable de s'intégrer à la communauté... une potion qui dissoudrait cette certitude d'être de trop, d'être, de toute façon, trop mauvais pour progresser. De toutes ses forces, il repoussait cette idée, se répétait qu'il ne souffrait pas le moins du monde de se savoir aussi inadapté, mais la colère qu'il sentait courir en lui disait clairement le contraire.

Furieux contre le monde entier, Samuel signa le portrait du mamba d'un S abondamment enjolivé, mettant à chaque coup de crayon un soin vengeur, comme si le dessin avait pu constituer une revanche sur les autres élèves. Il sentait le regard de Lenny posé sur lui, mais n'envisageait en aucun cas d'accorder la moindre attention à son aîné. Pour l'heure, même son frère appartenait à cette masse indistincte d'ennemis, et il convenait de se méfier de lui autant, sinon davantage, que des autres.

Tiens, déjà les travaux pratiques... Perdu dans ses pensées, Samuel n'avait pas entendu l'enseignante annoncer qu'on passait à la pratique... mais soit, tant mieux, c'était encore la partie du cours qui réussissait le moins mal au blondinet. Les yeux plissés, le gamin entreprit de déchiffrer les instructions, ses lèvres remuant à mesure qu'il formait les mots. Le temps qu'il vienne à bout des deux premières étapes, la majorité des autres élèves avait déjà commencé le travail. Bande de chiens, songea le gosse en fouillant dans son sac à la recherche de son couteau. Lorsqu'il s'agissait de travailler de ses mains, il n'était pas maladroit : il accorda un soin tout particulier à la mise en oeuvre des instructions, fier, pour une fois, de se sentir en phase avec ce qu'on lui demandait. Avec des gestes fluides, il exécuta les deux premières parties de la recette, sans faire attention à ce qui l'entourait. L'agréable sensation de ne pas, pour une fois, être le plus mauvais élève de la classe ne tarda guère à se dissiper, cependant ; lorsqu'il fallut reprendre la lecture, l'illusion s'envola, l'adolescent se retrouva en difficulté, et la rage le reprit.

Lorsqu'il eut achevé sa lecture et la répartition des 5 grammes de poudre, les cinq minutes étaient déjà bien entamées. Vaguement dégoûté, Samuel poursuivit néanmoins la préparation de sa potion, jusqu'à ce que la consigne exigeant de faire griller une queue de rat le bloque totalement. Il n'avait pas la moindre idée de la façon dont il devait s'y prendre par la magie ; faute d'une autre solution, il s'accroupit et se mit à fouiller dans son sac, des fois qu'un briquet oublié s'y trouverait, sans plus se préoccuper du début de potion abandonné.
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Miles Hudson
Serdaigle, 6 ème Année
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Miles Hudson


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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Juil - 18:03:21

Cours de potions!. Quelle déveine pour Miles!
Le programme de la journée de la serdaigle ne semblait pas terrible ce jour là. Et ce n'est donc de pas très bonne humeur que la jeune fille se réveilla. Elle se levait à peine, s'enroulant à moitié dans sa couette accueillante. Miles frotta ses petits yeux, avant de se rendre compte qu’elle n’avait plus que dix minutes avant d’être officiellement en retard pour aller en cours. Son deuxième réveil matin ne mentait jamais, hélas. Le premier, il semblait tout aussi endormi qu'elle. Sa loyale camarade de maison semblait aussi avoir peine à revenir avec le commun des mortels et à quitter les bras de Morphée. Pourtant, le soleil de septembre caressait la chambre des jeunes filles comme pour leur rappeler de se dépêcher...

Et voilà Miles au beau milieu de la classe. Pas trop loin et bien en face de son enseignante afin de suivre un minimum le cours, juste histoire de ne pas faire sauter le cachot et ses occupants. Il n'était pas toujours aisé de suivre les paroles divines des enseignants mais si en plus venait l'inconnue sortilège ou bien potion, cela compliquait les choses. Quelque part, cela donnait un peu plus de piments à sa vie de sorcière. Une sorte de défi de soi et surtout un contre le destin qui s'était joué d'elle. La serdaigle ne le laisserait pas gagner, elle était au dessus de ça.
Elle laissa sa plume à papote faire le gros du travail d'écoute et se laissa aller à la contemplation des autres élèves. Certains étaient absorber par les mots de leur enseignante, comme si elle prononçait des paroles sacrés, d'autres comme elle, flânaient trouvant le sol ou bien leurs voisines plus passionnants que les dires que miss Hawthorne. Quoi de plus normal!

Miles revint à elle quand son enseignante afficha les modalités du côté pratique du cours. Là, moins de chance de glaner un peu de flânerie. La jeune fille n'aimait guère les potions. Elle n'était pas très douée pour la pratique. C'était un peu comme de la cuisine et la jeune fille était une calamité dans cette activité. Droite sur sa chaise, la jeune fille lut avec attention les indications à suivre. Là, elle n'avait aucune excuse pour un échec. La serdaigle sortit avec minutie ses affaires, son petit couteau, cadeau de son oncle, sa petite balance doré, et s'en alla quérir les ingrédients nécessaire à la réalisation de la potion.

Le début commençait bien, mélangé de l'eau et de l'encre. Mais la suite, Miles ne s'y ferait jamais. Couper des queues de rats...beurk! Non, la magie avait des côtés peut ragoutant. Couper, émincer des pattes de grenouilles, des yeux de tritons et autres insectes aux noms barbares. Ça donnait envie de boire cette potion! Voilà peut être l'explication de la non appréciation de la matière par la jeune fille. La suite tout aussi peu ragoutante donnait l'envie de fuir plutôt que de continuer. De la queue de rat grillée, mis à part un chat qui pourrait supporter cette odeur...
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Luna Lovegood
Serdaigle, 7 ème Année
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeJeu 22 Juil - 12:25:34

Après avoir prit la parole, Luna s’enferma dans son monde. La vu et l’odeur des cachots, c’était trop. Elle ne pouvait endurer cela. C’était trop tôt. Elle se mit sur le « pilote automatique », c'est-à-dire que son esprit était maintenant bien loin de cette salle de classe, mais son cerveau y était toujours. Vaguement elle entendit les autres élèves énoncer leurs idées. Sauf peut-être le hurlement digne d’une Banshie qui la fit sursauter un peu. Elle entendit tout aussi vaguement la professeur parlée... elle savait que son cerveau enregistrait tout, elle pourrait toujours s'installer ailleurs, loin d'ici pour écouter ce qu'elle disait plus tard. Elle entendait les mots et les sons comme si elle était placée tout au fond d'un lac. Levant les yeux, elle remarqua que la professeur finissait d'inscrire au tableau la recette d'une potion. Tient ! Elle ne la connaissait pas ! Tant pis, elle suivrait les instructions à la lettre.

Luna se fit donc au travail en même temps que les autres. Elle plaça sur sa table, en ordre alphabétique et de grandeur tous les ingrédients nécessaires à la potion sans nom. Conformément aux instructions, elle versa dans son chaudron un fond d'eau et 50cl d'encre de Poulpe préalablement mesurer. Sans même avoir une quelconque réaction, regardant sans vraiment voir, elle coupa sa queue de Rat en deux. Jeter la première moitié dans l'eau, tourner trois fois à gauche, puis jeter la deuxième. Mécaniquement. Peser la poudre de chrysalide de sphynx puis la séparé en fiole. 2g, 2g, 1g.

Elle était dans un bel endroit, avec de l'herbe fraiche et des fleurs. Poser 2g sur un ongle et souffler vers le chaudron. Un magnifique lac aux eaux clair. Doucement elle fit griller une queue de rat qu'elle jeta dans le chaudron avec un autre 2g de poudre, faisant fit de l'odeur exécrable. Les oiseaux chantaient au-dessus d'elle. La potion était rouille. Elle alluma un grand feu sous le chaudron. Le ciel était d'un beau bleu cyan, les oiseaux se coursaient dessus. Vite elle ajouta le 1g de poudre et mélangea vigoureusement la potion. Un renard roux bondissait près d'elle. Une feuille d'absinthe, deux feuilles d'absinthe puis la peau de salamandre. Un feu vif s’étendit sur le chaudron, mais Luna n’en avait que faire. Elle sentait le vent sur ses joues. Malencontreusement, elle baissa les yeux sur la potion et la couleur rouge vif lui sauta aux yeux.

Rouge. Comme le sang qui s'écoule des plaies mal guéris. Comme le sang qui macule les murs du cachot. Comme le sang qui coule sur le sol après une visite... L'herbe, le lac, les oiseaux, le ciel, le renard et le vent étaient partis. Il ne restait que les murs sales d'un cachot des Malfoy. Le souffle rauque d'Ollivenders. Et le sang qui coulait sur elle. Non. Le trio l'avait sorti de là. Elle pouvait jurer qu'ils l'avaient sorti de là. Potion. Oui c'est ça, elle était en cours de potion. Ce n'était pas du sang, mais la potion. Bien.

Au tableau, il était inscrit d'ajouter une racine d'orties toutes les cinq minutes pour calmer la potion. Bien. Pense Luna, pense. Vois le ciel bleu, le lac clair, l'herbe fraiche. Voilà. Le renard bondissait à nouveau, il poursuivait une musaraigne. Une racine, deux racines, trois racines. Voilà. Deux fois à droite, une fois à gauche. Un grand saule lui tendait les bras. Ses feuilles dansaient dans la douce brise. Elle jeta dans le chaudron la queue de rat qu'elle venait d'écraser. Pendant qu'elle récoltait le jus de la figue, ses yeux voyaient de petits nuages tout blancs voyager paresseusement dans le ciel. Doucement elle versa le liquide tout en mélangeant. La potion était maintenant finie. Elle ne s'attarda pas sur sa couleur, mais plutôt sur le renard qui semblait joué à cache-cache avec la musaraigne... elle voulait savoir qui allait gagner. Les yeux dans le vide elle entendait que le cours finisse.


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Lenny Pinsker
Préfet de Serpentard, 5e année
Préfet de Serpentard, 5e année
Lenny Pinsker


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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Aoû - 21:30:55

[Cénul mais j'me suis forcé : o ]

Plus droit que jamais Lenny écoutait sa directrice avec une passion exagérée. Malgré le badge rutilant sur sa poitrine, l’étrange enseignante n’avait pas un seul instant posé son regard sur lui. Cette indifférence le mettait très mal à l’aise. Propulsé à la tête de sa maison, le Serpentard était désespéré de ne trouver aucun soutient autour de lui. S’il tenait un profil d’élève exemplaire il n’avait rien d’un guide et l’autorité de masse lui faisait cruellement défaut. En découvrant son nouveau titre, il avait beaucoup misé sur les faveurs d’un nouveau directeur. Hélas, il était évident que cette femme portait peu d’intérêt à la communauté vert et argent. Son inclination manifeste pour les reptiles ne lui rendait pas les héritiers de Salazar plus sympathiques. McGonagall avait-elle pris une revanche d’étudiante en mettant une sorcière aussi froide qu’un serpent à la tête de leur belle communauté ? La présence d’un compagnon à écailles parmi les plus venimeux de son espèce n’était pas pour le rassurer. Néanmoins, Lenny ne s’attarda pas longtemps sur la bête. Tant que Lucrèce, son chinchilla, ne dormait pas dans son sac, il pouvait ignorer le danger d’une morsure empoisonnée… Il observait sans comprendre les attitudes de la Dame Hawthorne en songeant qu’il était rare de rencontrer quelqu’un d’aussi impénétrable. Le verdict tomba vite, il n’obtiendrait absolument rien de cette femme sinistre et risquait de perdre son statut à la moindre bavure. Et, voyez-vous, ces pensées le glaçaient bien plus que la proximité d’un mamba noir.

Tout en prenant note du cours, Lenny ne pouvait résister au besoin de surveiller son frère – déjà à des années lumières de ce qui se passait devant le tableau… - et au plaisir d’évaluer du coin de l’œil la terreur d’Alix. Il nota dans un coin de son esprit perfide une phobie relativement développée pour les reptiles. La tapette de Serdaigle n’en finissait plus d’enchaîner les clichés. Son portrait présentait tellement de failles qu’il n’allait bientôt plus savoir sur quel terrain l’attaquer pour venger Samuel. Le professeur n’avait quand à lui rien à envier à ses prédécesseurs, elle maîtrisait son sujet et le cinquième année pressentait que le niveau serait élevé cette année. Il lui semblait qu’une lueur fanatique brillait au fond de son regard éteint. Elle aimait sa matière, c’était un bon point… Sans doute le seul. Lenny évita la participation orale en allongeant ses phrases. Les méthodes de sa directrice ne lui étaient pas assez connues. Si le préfet de Serpentard la décevait elle s’en souviendrait pour l’année. Les impressions de la première semaine étaient toujours fatales. Il fût néanmoins surpris par la question libre que la sinistre femme leur posa. Il ne la pensait pas du genre à sonder l’opinion de ses étudiants. Pourtant, elle leur demanda quelle potion ferait leur bonheur. Des idées vagues traversèrent son esprit. L’art des potions l’avait toujours inspiré. Comme l’avait signalé Hawothorne, les concoctions ne laissaient rien au hasard. Il appréciait leur sécurité. Les sortilèges étaient trop aléatoires, impliquaient un combat, de la rapidité, de la précision en toute situation, et surtout au milieu du chaos, tout ce qu’un garçon calculateur, lâche et posé comme lui détestait. Qu’aurait-il fait ? Un philte qui pût le rendre naturellement imposant peut-être, une goutte d’éloquence, et un breuvage capable de fixer une pensée parasite dans l’esprit d’un rival… songea-t-il spécialement pour Alix. Si tous ces artifices étaient possibles, qui disait alors que les célébrités de leur monde n’étaient pas d’habiles maître de potions, des rois de l’imposture ? La piste était intéressante.

Autre fait surprenant, le professeur répondit calmement aux interventions les plus improbables. Elle ne fit aucun commentaire et se contenta d’un regard meurtrier. Rogue aurait viré cet idiot dans la seconde. Mais, Lenny n’avait pas l’impression qu’elle fût plus clémente que le feu directeur. Son silence laissait craindre des représailles là où personne ne les attendrait. Il espérait qu’elle ne le décevrait pas. Au fond, il voulait voir de quoi était capable cette femme aux allures de tueuses. Un Poufsouffle imbécile était sur ce point un excellent cobaye. Le titre masqué de la potion à préparer n’augurait rien de très bon. Lenny lut les ingrédients avec une légère grimace. Les queues de rats n’étaient pas familières aux recettes qui vous couvraient d’avantages. Il s’exécuta cependant à la fin de la lecture des instructions, après une prise de note rapide pour marquer les étapes les plus délicates. S’il réussissait le breuvage il n’aurait peut être pas à le goûter lui-même… Comment pouvait-on décemment absorber un breuvage où avaient flotté des queues de rats ? Malgré son dégoût Lenny coupa l’excroissance dans le sens de la longueur avec la désagréable impression de trancher une chair encore vivante et prête à se tortiller en tout sens. Lorsque cette étape peu ragoutante disparut au fond du chaudron le Serpentard se concentra sur la répartition de sa poudre de chrysalide en se réjouissant de ne pas avoir à broyer les cocons… Les débris d’insectes le révulsaient particulièrement. Il souffla sur la poudre avec le sentiment d’être particulièrement idiot pendant qu’un autre Serpentard feignait de l’aspirer par la narine sous le regard amusé de sa voisine… Il retint un soupire désespéré et pinça les lèvres en se rappelant de la délicate étape 5. Griller une queue de rat requérait presque des talents culinaires. Comment pourrait-il évaluer la qualité d’une grillade ? Serait-ce trop brûlé ? Pas assez ? Les petits bouts de peau devaient flamber très vite… Une vague de nervosité monta en lui lorsqu’il alluma un feu doux sous un petit chaudron supplémentaire. Armé d’une pince il retourna son maigre ingrédient pour le cuir de chaque côté sans le laisser noircir. En fait, cette technique s’approchait davantage de celle d’un soldat affamé à Verdun que de l’art mesuré d’un chef cuisinier. Aucune classe. Il jeta le tout dans sa préparation qui prit une teinte vaguement orangée. Il ne lui semblait pas que le côté rouille fut flagrant mais il préféra éviter d’y retoucher avant de provoquer un véritable désastre.

Un coup d’œil vers le chaudron de son frère lui indiqua que… Samuel n’était plus devant sa table. Que faisait-il accroupi la tête dans son sac ? Sa potion était toujours noire, la queue de rat gisait intacte sur sa paillasse à côté de la poudre. Mais que faisait-il ? Il lui suffisait d’allumer un brasier sous un chaudron et de surveiller la cuisson… Le problème venait peut être de là. Son cadet n’était pas très fort en sortilèges et rechignait souvent à faire ses exercices. Hawthorne veillait sur son bureau, et il ne savait pas encore si l’entraide entre élèves était tolérée dans son cours. Slughorn n’aurait rien dit, Rogue aurait fait semblant de ne pas le voir puisqu’il était à Serpentard, mais il ne voulait pas risquer un avertissement double pour tricherie… Mais après tout, l’exécution d’un sort n’avait rien à voir avec un tp de potion…


- Incendio !
souffla-t-il à l’adresse de son frère le plus discrètement possible. In-cen-dio …

Comment pouvait-il oublier une formule aussi basique ? Il désigna d’un mouvement de tête le chaudron qu’il venait d’utiliser afin d’inciter Samuel à l’imiter et répéta plusieurs fois le mouvement à effectuer avec sa baguette comme s’il dessinait les variations d’une musique légère qu’il avait en tête. Incendio ne demandait pas d’intonation particulière mais dans le cas d’un exercice aussi délicat il était nécessaire de réduire au minimum la flamme magique en laissant trembler doucement le bout de sa baguette. Lenny espérait que Samuel serait capable d’en faire autant… Qu’il ne lui fasse pas regretté d’avoir préféré le guider de loin au lieu de lui venir en aide et de tenter un zéro commun sur leurs bulletins.



Dernière édition par Lenny Pinsker le Dim 12 Sep - 16:40:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeVen 10 Sep - 19:47:14

Le plus silencieusement possible, Samuel fouilla chaque poche de son sac, à la recherche d'un briquet qu'il était certain d'avoir laissé là à la fin de l'été. Lors de ses divagations estivales, son cartable lui servait à entreposer divers objets utiles, et il se rappelait parfaitement qu'il était allé faire du feu, un soir, dans un coin désert de Portsmouth. Lenny l'avait alors suivi, en lui promettant des ennuis par tombereaux entiers s'il s'obstinait, puis... puis, le souvenir revint, le faux frère avait pris le briquet. Il avait encore menacé d'en référer aux parents, juste pour s'assurer de la docilité de son cadet, et les deux blonds avaient regagné la maison familiale sans que Samuel puisse récupérer son briquet. Lenny avait-il tenu sa promesse de jeter le briquet dans une grille d'égout ? Le traître en était capable, et Samuel lui vota un regard haineux, le même que ce soir d'août à Portsmouth. De quoi j'me mêle, hein ?

Tiens, quand on parle du Lenny, on en voit la mèche blonde (vous vous attendiez à quoi ?). L'insupportable petit préfet à sa maman le regardait avec insistance, et Samuel commença par lui dédier une grimace tandis que le professeur avait le dos tourné. À cause de lui, il se retrouvait complètement désemparé, avec une queue de rat à griller et pas la moindre idée de la façon de s'y prendre. Un instant d'hésitation, puis le Serpentard, exaspéré, prit la queue de rat et s'apprêta à la balancer toute crue dans le mélange, jusqu'à ce que le manège de son frère attire son attention.

Incendio, disait-il ? Samuel fronça les sourcils ; les sortilèges, ce n'était pas vraiment son fort, mais puisqu'il le fallait... Moins prévoyant que son aîné, il ne disposait pas d'un chaudron supplémentaire, et il disposa la queue de rat directement sur la table, sans songer une seule seconde aux dégâts probables. De fait, l'utilisation du sort grilla la queue de rat, mais également la table, et même en frottant, la trace noire demeurait là, accusatrice. Le gamin déplaça son cahier de façon à cacher la partie carbonisée de sa paillasse, et passa à la suite.

Deux grammes de poudre, puis allumer un feu... La potion prit une vague couleur qui n'était pas rouille, mais qui n'était plus noire, un genre de marron rougeâtre qui suffisait amplement à Samuel. Il ajouta le dernier gramme de poudre sans se donner la peine d'ajouter une racine d'ortie, mélangea une minute en se disant que deux minutes, c'était trop... Un sifflement du mamba noir le persuada de tourner sa potion le temps réglementaire, et il profita de ce temps pour prendre connaissance de la suite des consignes. Tiens, la potion allait prendre feu, voilà qui était intéressant... Le blondinet aimait beaucoup le feu, et il ajouta la peau de salamandre et les feuilles d'absinthe avec une curiosité manifeste. Le résultat fut assez décevant ; de toutes petites flammes s'élevèrent du chaudron, rien de spectaculaire. L'affreux gamin avait espéré produire un beau feu, avec des flammes dépassant nettement du chaudron, pas ces quatre petites flammèches qui se battaient en duel...

La potion était très agitée, comme indiqué, mais en fait de rouge vif elle restait plutôt brun-rouge. Le gamin ajouta patiemment les racines d'orties, profitant des intervalles pour observer le serpent qui décidément le fascinait, jusqu'à ce que le mélange se calme. Lenny n'avait apparemment pas noté l'épisode de la table brûlée – ou alors il se réservait pour plus tard – et il avait cessé de jeter des regards inquiets à son frère, apparemment rassuré sur ses capacités et son sérieux. Samuel mélangea comme indiqué, ajouta la dernière queue de rat écrasée, puis le jus de la figue, en se demandant ce qu'était le sens habituel pour mélanger. N'osant déranger le professeur avec une question dont toute la classe devait connaître la réponse, il tourna sa potion au hasard, et contempla le résultat. En effet, la potion était plus claire au milieu, mais la couleur tirait toujours plus sur le brun rougeâtre que sur le rouge franc annoncé. Il y avait un truc qui clochait, mais Samuel était plutôt content ; le fiasco n'était pas si énorme. D'habitude, lorsqu'il fallait obtenir une potion rouge, il finissait avec une mixture bleu turquoise, généralement parce que la lecture des consignes lui posait problème. Cette fois, il avait limité les dégâts, et, comble de bonheur, il n'était même pas le dernier à finir ! Estimant qu'il en avait désormais le droit, il reprit son crayon à papier et se remit à son portrait du mamba noir, après avoir éteint le feu sous son chaudron.
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Lenny Pinsker
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Sep - 17:58:14

Lenny surpris le regard accusateur de son frère sans le comprendre. Qu’avait-il fait ? Etait-ce sa faute s’il négligeait ses leçons et se retrouvait démuni au beau milieu d’un exercice pratique ? Il avait parfois l’impression que Samuel faisait tout pour échouer afin de lui reprocher ses réussites. Les déboires de son cadet gâchaient la saveur de tous ses succès. La pensée de le blesser sans le vouloir lui était insupportable. Il avait bien entendu oublié l’épisode du briquet qui les avait brouillés un soir d’été. Samuel faisait beaucoup de bêtises lorsqu’il s’ennuyait. Il devait constamment le surveiller entre juillet et août. Ce garnement n’avait même pas besoin de s’entourer d’un groupe de délinquants pour détruire tout ce qui attirait son attention. Plût au Ciel qu’il agît seul. Le jour où il se trouverait une bande d’amis à son image s’annonçait catastrophique. Peu disposé à l’écouter, Samuel le laissa agiter la main dans le vide quelques instants avant de s’intéresser au sens profond de sa pantomime. Lenny jetait des regards interrogateurs vers l’enseignante qui, heureusement pour lui, ne semblait pas le voir. Elle était assise à son bureau comme une statue sur son socle. Le regard fixe, elle semblait tombée dans ces demi-sommeils auxquels les immortels étaient – disait-on – habitués. Il n’y avait plus que son mamba pour veiller sur les élèves. Il sifflait de temps à autre au-dessus des chuchotis. Les secondes perdues pour aider son frère ne furent pas fatales. Samuel s’était retourné vers sa paillasse, et sortait enfin la baguette magique de ses affaires. Il avait compris le message et Lenny estima rassuré qu’il ne pourrait rien faire de plus pour lui.

Trop occupé par le sort de sa propre potion dont l’état de stagnation n’était certainement pas indiqué sur la consigne, le préfet de Serpentard se retourna et alluma son chaudron en douceur. Il versa le dernier gramme de poudre dans l’eau encore froide et tourna sa mixture le plus vite possible en essayant de ne pas perdre le rythme des secondes pour respecter les deux minutes indiquées. Cette partie était très délicate. La préparation ne devait pas l’éclabousser et l’énergie demandée affaiblissait très vite la force de ses bras. Il lui sembla déceler une inquiétante odeur de brûlé du côté de Samuel mais sa concentration ne lui permettait pas de s’en soucier. Ses mains pâles rougissaient sous l’effort et il s’arrêta cœur battant en priant pour que l’étape ne soit pas trop ratée. Un coup d’œil vers Samuel lui indiqua que son frère avait repris le travail et exécutait avec sérieux les mêmes étapes que lui. Il n’avait cependant pas le loisir de s’y attarder puisque la septième consigne devait être terminée avant l’entrée en ébullition. Les deux ingrédients qu’il allait ajouter seraient des indicateurs décisifs quand à la réussite de sa potion. Ils provoqueraient aussi un effet inquiétant puisque la surface du breuvage allait s’enflammer. Avec milles précautions, Lenny fit tomber les feuilles absinthes une à une dans le chaudron puis recula d’un pas avant de lancer la peau de salamandre… Il était dit que le feu n’apparaîtrait qu’à la dissolution de cet élément mais le Serpentard n’avait pas une confiance aveugle en ses talents. Pourtant, tout se passa bien, une flamme apparue au milieu de la préparation et s’étendit d’un coup sur toute sa surface avant de disparaître d’un coup. Ce n’était pas aussi spectaculaire qu’il l’avait espéré mais, au moins, son chaudron ne venait pas de s’embraser comme celui d’une jeune fille au bout de la classe…

Lorsqu’il se rapprocha prudemment, il vit que la potion était d’un rouge sanguin mais son agitation était très relative. Il ne faudrait pas s’attendre à un sans faute pour cette fois… Quel était donc le secret du philtre parfait ? Un peu désappointé il mit son minuteur en marche et ajouta trois racines d’orties à intervalle de cinq minutes jusqu’à ce que les remouds s’apaisent. Puis il remua selon l’ordre indiqué, écrasa en grimaçant sa dernière queue de rat à l’aide d’un burin et pris une pince pour la déposer sur sa préparation après quatre minutes de repos. Il fallait ensuite broyer la figue. Lenny utilisa un mixer magique mis à la disposition des élèves et versa le jus obtenu avec une lenteur quelque peu exagérée tout en tournant sa cuillère dans le sens des aiguilles d’une montre. Un cercle clair se dégagea au milieu du breuvage. Mais le rouge du milieu était presque translucide. Il n’était pas certain d’avoir obtenu un résultat très convaincant. Ses regards lancés vers les chaudrons de ses voisins les plus proches ne lui furent pas d’un grand secours. Comme toujours à la fin d’un tp de potion, tous semblaient avoir suivi une recette différente… Mais, pour une fois, Samuel avait obtenu un résultat assez correct. Il sourit satisfait de sa petite réussite et fronça les sourcils la seconde suivante en constatant qu’il avait repris ses gribouillages sur une feuille de parchemin. Ne pouvait-il pas garder un air studieux jusqu’à la fin ? Hawthorne venait justement de se lever pour examiner les travaux des retardataires. Il restait moins de vingts minutes avant la sonnerie.

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Harry Potter
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Sep - 16:44:26

Harry écouta vaguement les dires de la prof, il parvenait à se maîtriser mais demeurait extrêmement méfiant. Lorsqu'il commença à faire sa potion, le jeune sorcier n'était pas très sûr de lui... Ses mains tremblaient légèrement et ses yeux verts voyaient mal derrière ses lunettes, tout simplement parce que sa transformation en animagus hésitait à se manifester, lui donnant pendant une seconde la vue d'un loup emprisonné par deux verres correcteurs puis redevenant celle d'un adolescent ayant des problèmes à ce niveau-ci. Le Survivant leva la tête uniquement lorsque Jack sortit sa bêtise, il s'attendit à tout y compris un cyclone ou un séisme mais rien ne se produit. Se forçant à reprendre son calme, Harry posa ses yeux d'émeraude sur Luna qui commença la préparation de sa potion. L'adolescent se saisit lui-même de sa queue de rat après avoir mit son chaudron à chauffer par habitude, il éteignit le feu d'un geste agacé de la main après avoir relu les instructions de manière plus attentive lorsque sa vue se stabilisa enfin. Il prit garde de bien tourner à gauche puis s'arrêta une seconde pour jeter un coup d'oeil à la salle. Samuel avait l'air appliqué, Lenny son frère également, un Serpentard assez aimable au final, chose un peu surprenante avouons-le mais pas déplaisante dans le fond. Non loins Jack, le Poufsouffle sourd et admettons-le un peu fou-Harry se demanda un moment s'il ne s'était pas trompé à cause de son handicap en disant "une potion qui permettait de faire du pipi bleu"- mais aucune sonorité ressemblante pouvait exprimer autre chose. Ce garçon était réellement étrange donc! Ou alors particulièrement provocateur et rebelle, se jouant sans pitié de Circée qui, étrangement n'avait pas l'air d'avoir pris ombrage. En ce qui concernait la réponse à sa question elle était bien construite... Cette femme devait posséder une grande expérience, avoir connu bien des choses pour répondre avec tant d'aplomb, sans une hésitation.

Vacillant dans son jugement la concernant, l'adolescent après avoir jeté son second bout de queue de rat réfléchissait, tout en s'occupant pendant les 5 minutes de pause de la poudre, la mesurant sur une jolie balance en or qui rappelait étrangement celle que Dumbeldore avait sur son bureau pendant des années; normal il en avait hérité. Dans son testament le vieux directeur ne l'avait pas oublié et lui avait offert cette balance avec laquelle, le Survivant avait tant joué lors de ses nombreuses convocations, la faisant osciller avec ses doigts, comme une réponse abstraite aux regards évocateurs que lui lançait le directeur. Elle avait été son refuge, le petit détail qui lui permettait de se raccrocher à quelque chose qui, lui restait figé malgré les années qui passent et le rassurait. Pour en revenir à l'enseignante, elle avait l'air folle, peu avenante mais extrêmement bien préparée, son cas était-il préférable à celui de Lockhart pas dangereux-quoique...- mais totalement incompétent. Que penser d'elle au final alors?

En grillant la queue de rat, il se blessa la main, la retirant vivement, le garçon eut un grognement désapprobateur qui ressemblait plus au râle d'un animal que d'un humain. Il constata que sa potion demeurait noire et soupira, cette fois à la manière d'un élève complètement désespéré par les problèmes qu'il avait à réussir son exercice. Bien que pas vraiment doué en potion Harry était cependant capable de se récupérer, il arrivait à des résultats corrects désormais, déjà parce qu'il avait un niveau supérieur à celui d'un septième année, c'était comme s'il redoublait même sans avoir été à l'école l'année précédente... Mais aussi parce que ses expériences personnelles l'avaient amené à faire des potions bien plus complexes comme celle d'Animagus par exemple, et lorsque l'on pouvait parvenir à réussir ça... On arrivait forcément à faire le reste! Il fut bien content de constater qu'il s'était amélioré même si sa potion d'Animagus était un cas exceptionnel, vu qu'il avait été bien plus attentif en la faisant, en appelant à toutes ses capacités. Le breuvage obtint finalement la couleur rouille demandée grâce aux orties et bizarrement, le sorcier s'en sentit rassuré... Même lui ne semblait pas trop oser s'opposer à la prof, à tâcher de rester discret or le meilleur moyen était de rester dans la moyenne et de ne pas rater sa potion.

De justesse comme souvent dans cette matière, le Survivant réagit avant que l'eau ne se mette à bouillir, il prit la dernière fiole de poudre ne contenant qu'un gramme cette fois et jeta le contenu dedans, posant le verre à côté. Mais le mamba noir sifflant s'approcha et le Survivant se sentit repris de tremblements, sa gorge se gonfla, prête à envoyer un grognement bien senti, voir un hurlement de loup pour dire au reptile de ne pas trainer sur son territoire... Heureusement l'adolescent se contint et tout ce qui sortit de ses lèvres fut un

-Va-t-en... Allez, va ailleurs.

Discret mais inutile car prononcé de façon humaine. Lorsque le sorcier essaya de nouveau de le faire partir cependant, croisant son regard cette fois, il parla en fourchelang, tout en ramassant les bouts de la fiole cassée à cause de ses réactions face au serpent.

-File, va rejoindre ta maîtresse. [Fourchelang]

Un mal de tête lancinant maltraita sa pauvre tête, visiblement le loup n'appréciait pas la cohabitation de ce pouvoir qui lui était quasiment opposé dans le même corps. C'était assez terrible à vrai dire et l'adolescent vacilla légèrement. Heureusement le brun était habitué à ce genre de situation-pour d'autres raisons bien sûr- et il parvint à cacher son mal être, se reprenant alors que l'animal s'éloignait; Harry rencontra alors les yeux de Circé, ne sachant si celle-ci l'avait entendu s'exprimer en Fourchelang mais s'en fichant royalement... Après tout 90% de la population célèbre connaissait ce fait le concernant alors...

Remuant pendant les deux minutes prévues le breuvage, le sorcier bouillonnait lui-même. Son doigt légèrement brûlé lui faisait mal, mais ça ce n'était rien, ce qui le rendait si nerveux et brisait ses muscles, c'était son pouvoir qui se manifestait de plus en plus, brouillant sa vue dès que le serpent se rapprochait de son territoire. Jetant les feuilles d'absinthe et la peau de salamandre, l'adolescent s'éloigna au dernier moment de son chaudron, ne se rappelant pas des instructions à ce sujet mais son instinct le prévenant du "danger". La potion s'enflamma, comme la surface d'un lac recouvert de pétrole, c'était très étrange de voir un liquide déborder de flammèches rouges. Le phénomène ne dura cependant pas et l'adolescent se retrouva face à une potion couleur carmine très agitée, comme si les flots ayant absorbé les flammes voulaient imiter la danse de son antonyme brûlant.

Harry écrasa méthodiquement sa queue de rat, y mettant peut-être un peu trop d'enthousiasme pour avoir l'air naturel, il avait réglé dans le même temps sa montre qui sonnait toutes les 5 minutes pour ne pas oublier de mettre sa racine d'ortie, il attendit les 4 dernières minutes avec un soupir d'impatience puis jeta nonchalamment la queue de rat restante. Alors que le garçon se détendait après ce pic culminant d'énervement, il mixa sa figue verte et versa le jus doucement, sa potion était entièrement rouge avec une petite nuance orangé au milieu. L'adolescent n'avait aucune idée de la qualité de sa potion mais c'était normalement tout à fait correct. Récoltant un échantillon le Survivant le mit bien à l'abri et laissa le reste dans le chaudron, ce qui était dans son tube à essai c'était par précaution, sachant tous les ennuis qui lui arrivaient ce serait fort probable qu'il perde le liquide d'une façon ou d'une autre comme souvent; avoir un zéro mais pire encore se mettre à dos la prof ne le tentait vraiment pas.

Pendant ce temps le Mamba noir était réapparu, frôlant ses jambes de telle façon que l'adolescent laissa tomber une autre fiole, heureusement vide. Se penchant pour en ramasser les débris, il se trouva face à l'animal et sentit une vague de colère mêlée à de la crainte l'envahir. Ses yeux verts s'irisèrent d'une lueur indéfinissable et dans un geste connu seul du serpent et de lui-même, il découvrit ses lèvres; ses dents s'aiguisèrent rapidement, ressemblant à celles de vampire ou plutôt d'un animal, émettant un grognement sourd à trop basse émission pour que les autres ne l'entendent, le garçon montra les crocs, ce qui donnait un rendu très étrange vu son apparence humaine sauvegardé. Heureusement le Survivant su arrêter sa transformation et il se redressa, sans dire un mot. Immobile à côté de sa table... Comme si rien ne s'était produit.
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Circé Hawthorne
Directrice de Serpentard, professeur de potions
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Sep - 17:32:07

Les élèves s’appliquaient. Ils avaient compris en mesurant la longueur du protocole que la potion requérait toute leur attention. La préparation était délicate. Elle agissait sur le corps, provoquait quelques changements organiques qui, s’ils étaient mal dosés, pouvaient entraîner un certain nombre de complications. Circé aimait bien composer des recettes à partir de cette base. Sans attenter à la vie de ses interlocuteurs, elles pouvaient leur donner une idée de ce dont elle était capable. Tuer à chaque contrariété n’était pas la meilleure issue. Les cadavres commençaient à s’accumuler. Si la justice s’impliquait au milieu de ses affaires, Azkaban deviendrait son tombeau. Mais elle prendrait la fuite avant, évidemment. Il était impensable de continuer à vivre sans explorer les arcanes les plus sombres de l’art des potions. Et il lui semblait que ses recherches la rapprochaient d’une essence magique exceptionnelle. Elle posa un regard absent sur les plaques violacée qui serraient la peau de son bras. Les tissus mourraient par endroits. Son expérience transformait sa substance. Elle se demandait parfois si elle finirait par prendre l’aspect révulsant des mages noirs. Ce serait une mutation intéressante, tant que son corps gagnait une puissance égale à sa laideur.

Le mamba surveillait la classe à sa place. Il lui était impossible de rester concentrée sur une chose aussi vaine. Ses pensées la portaient vers les potions que l’idée de la Serdaigle lui évoquait. Puis, le silence se faisait soudain. Son esprit se fermait dans une cellule aveugle, et l’immobilité éveillée pouvait durer très longtemps. Elle avait déjà passé des journées complète assise, figée, à s’interroger une fois sa conscience retrouvée sur la fuite du temps. Elle voyait le soleil se lever et se coucher dans la même seconde, et il était déjà l’heure de dormir. Les journées étaient belles lorsqu’elle entrait en ataraxie. Mais un sifflement troubla son univers capitonné. Il n’appartenait pas à ses serpents, un humain venait de d’exprimer dans la langue sacrée. Circé leva ses yeux sombres vers l’étudiant. Personne n’avait remarqué l’écart d’Harry Potter, le murmure était trop discret pour une oreille humaine peu exercées aux intonations reptiliennes. Il se passait un phénomène étrange. Elle savait que le Survivant avait dérobé le fourchelangue au seigneur des ténèbres. Il n’était pas digne de ce don. Le serpent ne se retrouvait pas en lui. Il était regrettable que la dernière personne d’Angleterre à maîtriser ce langage après elle fût cet individu stérile. Mais autre chose la dérangeait. Il y avait un autre prédateur sous cette enveloppe humaine, une créature à sang chaud, de poils et de crocs. Le mamba s’était approché trop près. Sa présence le dérangeait et il cherchait à le chasser du territoire. Or, Potter montra des dents, tranchantes, trop longues pour lui appartenir vraiment. Un animagus.


- Ma maîtresssse…
siffla le mamba en colère. Persssonne ne me dirige ici homme-loup. Tu te serais transsformé que je t’aurais déjà mordu à mort.

Circé fronça doucement les sourcils. Ses serpents ne la suivaient que par amitié, ils étaient libres de partir ou de lui désobéir s’ils le souhaitaient. Mais le mamba ne ferait rien à moins d’être directement menacé. Au milieu des hommes, il savait très bien ce qu’un laisser-aller signifierait. Elle le regarda glisser à l’autre bout de la pièce. Le brave reptile n’avait pas dévoilé son don, quoiqu’il fût sans doute évident aux yeux du survivant.
Les flammes apparaissaient dans chaque chaudron. Il y avait peu de raté, mais rien d’exceptionnel. Elle alla vers le Gryffondor d’un pas droit et posa une main glaciale sur son épaule.


- Je vous conseille de contrôler vos pulsions Potter… votre énergie néfaste n’est un plaisir pour personne, souffla-t-elle dans sa nuque.


Ses yeux étudièrent un instant sa potion. Le résultat était très moyen. Elle eut une grimace dédaigneuse et se retourna pour longer les allées d’élèves. Ses regards n’appelaient aucun commentaire. La potion du Poufsouffle était évidemment ratée, il lui faudrait trouver un autre volontaire. Un peu plus loin, un élève blond de se maison semblait très concentré sur un travail qui ne concernait plus son cours. Un croquis. Elle s’arrêta devant sa table et posa le bout des doigts sur la feuille pour détourner le garçon de son ouvrage. Ce qu’elle vit la surpris. Le dessin ressemblait beaucoup à un serpent, et ce serpent ressemblait au sien. C’était peut-être le même. Elle le considéra un long moment, sans réagir, comme un enfant devant un objet intéressant mais complètement inconnu. Tous les élèves ignoraient le mamba du mieux qu’ils le pouvaient, et ce jeune homme avait eu l’idée absurde de le représenter sur du papier. C’était plutôt réussi comparé à la potion imparfaite qui reposait sans son chaudron.
Elle s’éloigna du dessin et plongea la louche dans la préparation du Serpentard. Le liquide manquait de fluidité, la couleur n’était pas assez prononcée, et les effluves trop épicées. C’était néanmoins rattrapable. Plongée dans un silence obstiné, l’étrange femme ajouta quelques racines d’orties, trois gouttes d’encre et une pincée de poudre de chrysalide. Le breuvage s’enflamma à nouveau, et sa couleur était désormais parfaite. Elle remplit une fiole et l’éleva devant la classe.


- La potion que vous venez de préparer entre dans la catégorie des poisons doux. Ceux-ci ne représentent aucun risque pour la vie et la santé de celui qui les absorbe mais entrainent un certain nombre de désagréments physiques. Aucun traitement ne peut venir à bout de leurs effets. Quelques antidotes peuvent les soulager mais il faut généralement attendre un certain nombre d’heures avant la disparition des symptômes. Les boutiques de farces et attrapes utilisent souvent des recettes de ce genre pour leurs philtres. Mais celui que vous avez ici serait une très mauvaise plaisanterie.
– Elle lança un regard acéré au Poufsouffle et lui offrit la fiole. – Buvez maintenant. Vous ne pisserez pas bleu mais je peux vous assurer que la couleur sera très intéressante.
La sonnerie retentit. Elle laissa à Jack le soin de boire la potion – son regard sinistre joint à celui du serpent qui s’était élevé à la hauteur de sa poitrine ne lui laissaient pas vraiment le choix, et s’adressa une dernière fois à la classe :
- Vous poserez une fiole sur mon bureau en sortant. N’essayez pas de garder un extrait de cette préparation sur vous, je le saurais et la punition sera bien plus sévère que celle de votre camarade. Quand aux effets de cette potion… il vous les annoncera lui-même ce soir.


Jack était parti pour une torture de vingt-quatre heures. La potion agissait effectivement sur la vessie, mais chaque envie d’aller aux toilettes creusait une blessure qui faisait uriner d’importantes quantités de sang. Le plus amusant étant, bien évidemment, que ces envies se manifestaient toutes les heures et provoquaient d’énormes douleurs. Cette pensée lui arracha l’un de ses très rares sourires. Il s’effaça très vite. Son regard s’attarda un instant sur le serpentard qu’elle avait aidé avant qu’il ne quitte la salle, mais on la sentait déjà ailleurs, comme si ce cours n’avait jamais eu lieu.

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Samuel Pinsker
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Oct - 16:45:09

La mine sérieuse, Samuel crayonnait avec soin, à la recherche du meilleur rendu pour les écailles du serpent. Qui pouvait se vanter d'avoir déjà vu le cadet Pinsker aussi concentré sur un travail, au point – un comble – de se confondre presque avec son aîné ? À l'école primaire, personne. À Poudlard, peut-être, quelques professeurs avaient-ils déjà eu ce rare plaisir. Dans certaines matières, il arrivait au garçon de faire preuve d'une application un peu déconcertante ; en soins aux créatures magiques, en botanique, lorsqu'il fallait réaliser un croquis au lieu d'une réponse rédigée, Samuel s'appliquait et obtenait là ses rares bonnes notes hors des travaux pratiques.

La potion refroidissait doucement dans le chaudron, il n'avait plus rien à faire, et dessiner n'était pas une occupation plus idiote que se faire les ongles comme la bimbo à la table devant lui. Il ne prit donc pas la peine d'adresser le moindre signe en réponse à Lenny qui lui faisait les gros yeux, et se concentra sur le dessin. Le serpent se déplaçait dans la pièce, et le gamin le suivait des yeux, un peu intrigué par le sifflement furieux qu'il émit près de Potter ; il n'y prêta cependant pas grande attention, et mit la dernière main à son dessin. À bien le regarder, c'était l'un des plus beaux dessins qu'il ait faits jusque-là ; petit à petit, sa technique s'affinait, ses dessins se faisaient moins laborieux, et ce serpent constituait une sorte d'achèvement.
Comme il fignolait l'oeil de l'animal, essayant de lui donner quelque vivacité, une main se posa sur le coin de la feuille, et il sursauta. Il avait presque oublié la présence du professeur Hawthorne, et il se sentit soudain très mal. Du coin de l'oeil, il aperçut la mine consternée de son frère ; à n'en pas douter, l'enseignante allait le convoquer en retenue et, chose plus grave, déchirer le dessin. Dans ces circonstances, le professeur Rogue aurait été sans pitié... Mais Hawthorne restait plantée là, sans rien dire, à tel point que Samuel se sentit très embarrassé et, la tête baissée, fit le dos rond en attendant l'orage.

À sa grande surprise, le professeur ne fit aucun commentaire ; elle attrapa d'un geste sec quelques ingrédients sur la table du gamin, et entreprit de corriger la potion. Malgré lui, Samuel releva la tête pour suivre les mouvements précis de l'enseignante, et aussi pour voir l'expression de son visage ; mais Hawthorne gardait un masque indéchiffrable tandis qu'elle s'affairait. Elle leva enfin une fiole de potion, d'une potion très différente de celle que Samuel avait laissée dans son chaudron, et donna quelques explications, avant d'ordonner à Jack de boire le contenu du flacon. Tandis que tous les regards se tournaient vers le condamné, Hawthorne demanda à la classe de déposer des échantillons de potion sur son bureau en partant. Samuel hésita un instant – après tout, cette potion n'était plus la sienne – puis se décida en songeant que sa directrice de maison aurait suffisamment de mémoire pour savoir qu'elle l'avait largement aidé. Il posa son dessin presque terminé sur le coin de la table, nota son nom sur une fiole qu'il remplit de potion, et alla la déposer sur le bureau du professeur avant de procéder au rangement de sa paillasse. Lorsque la cloche sonna, il se dépêcha de sortir, sans plus songer au dessin abandonné sur le coin de la table.
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Lenny Pinsker
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MessageSujet: Re: [Cours n°1] Années 4 à 7   [Cours n°1] Années 4 à 7 - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Oct - 20:06:54

Un événement curieux venait de troubler l’attente studieuse de la classe. Le serpent sifflait comme un reptile blessé dans son orgueil. Quelques élèves sursautèrent. Le mamba semblait prêt à l’attaque et il avait jeté son dévolu sur une cible de choix, Harry Potter en personne. Mais les hostilités ne s’engagèrent pas. Satisfait de son intimidation, l’animal posa sa tête sur le sol et se réfugia dans les coins les plus obscurs du cachot. Hawthorne ne s’était pas inquiétée un seul instant. Son compagnon était-il aussi bien domestiqué qu’elle le laissait croire ? Il était pourtant impossible d’apprivoiser un serpent venimeux. Lenny songeait que des drogues pouvaient peut-être le rendre inoffensif et docile. L’idée était cruelle mais rassurante. Il entreprit de ranger ses affaires en observant du coin de l’œil la scène qui se jouait entre Potter et l’enseignante. Malheureusement pour les élèves aux aguets, la voix d’Hawthorne était trop sourde pour être entendue. Le regard du Survivant se troubla un instant. Cette curieuse femme ne lui inspirait visiblement pas confiance. Elle n’avait pas l’air très intéressée par le statut glorieux du Gryffondor. Avait-elle seulement suivi l’actualité de ces derniers mois ? Tout lui semblait étrangement lointain. Le cachot aurait pu s’écrouler sur leurs têtes, elle n’aurait pas bougée. C’était du moins l’impression qu’elle donnait à Lenny. Et ce sentiment ne lui plaisait pas. Il s’inquiétait du sort de son frère qui continuait à dessiner malgré ses remontrances muettes.

Lenny referma doucement son encrier. Ses ustensiles furent nettoyés à coups de baguette magique. Les rotations nonchalantes de son poignet allongeaient volontairement la durée de l’exercice, elles lui permettaient de garder un œil sur l’enseignante. Hawthorne frôla sa table sans un mot et s’arrêta devant son frère. Il retint son souffle. Le silence qui suivit ne présageait rien de bon. Ses doigts bruns de leur directrice caressaient le papier coupable et la punition menaçait de tomber. C’est alors que l’invraisemblable se produisit. Hawthorne abandonna le dessin et manipula la potion de Samuel avec des gestes trop vifs pour être analysés. Si Rogue avait agit de cette façon, il se serait probablement amusé à détruire tous les pouvoirs de la préparation. Or, Hawthorne éleva finalement une fiole à l’éclat vermeil stupéfiant. Ce philtre était parfait. Le chaudron de son cadet contenait de très loin la plus belle mixture du cachot. Lenny examina sa potion avec dépit. Il lui semblait que la réussite de ses travaux avait baissé de moitié. La teinte était si fade qu’elle lui annonçait désormais une note plus que médiocre. Pourquoi avoir aidé son frère ? L’issue était plutôt heureuse mais, alors qu’il avait tremblé pour son frère, Lenny n’arrivait pas à trouver la conclusion de l’affaire très réjouissante. Une punition était plus légitime. La potion de son cadet était magnifique, ce n’était finalement pas juste.

Perturbé et très préoccupé par sa future mauvaise note, Lenny s’intéressa peu au sort du pauvre Jack Field, qui était cette fois largement mérité. Il prit note des quelques précisions de l’enseignantes à propos de ce qu’elle appelait les poisons doux et empila ses affaires dans son sac avec méthode. Ce premier cours lui laissait une drôle d’impression. La plaisanterie d’un élève idiot avait reçue une sentence assez disproportionnées et son frère s’était fait aider. Mais la punition viendrait peut-être plus tard. Hawthorne était capable de considérer le travail de Samuel comme nul puisqu’elle avait entièrement remanié la recette. Oui, ce raisonnement paraissait logique. Son frère avait préféré bâcler son travail pour un dessin et elle lui montrerait ainsi qu’il devrait s’appliquer au prochain cours. Tant qu’elle ne lui faisait pas de boire un de ses « poisons doux », il ne lui en voudrait pas de reprendre Samuel à l’ordre lorsqu’il le fallait. D’ailleurs, son cadet ne faisait plus son fier depuis l’intervention de l’enseignante. Il avait quitté la salle le premier, la tête basse. Lenny le suivit de près. Il posa sa fiole à côté de celle de Samuel et fut à nouveau submergé de honte en lisant sur l’étiquette du bel extrait vermeil le nom de Pinsker suivit d’un prénom qui n’était pas le sien. Tout les élèves verraient à quel point sa potion était minable ! Comment Hawthorne avait-elle osé lui faire un coup pareil ? Vexé, il quitta le cachot sans la saluer. De toute façon, cette enseignante fêlée était retournée à son demi-sommeil qui, à la réflexion, ressemblait davantage à celui d’un fou sous calmants - ou d'un camé abruti par l'héro - qu’à celui d’un dieu.
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